Plus que jamais, les quelques «divergences» existant entre quatre pays de la région au Sahel, l'Algérie, le Niger, la Mauritanie et le Mali devraient être levées, en particulier avec la menace sur la sécurité représentée, pour la région, par la circulation à profusion d'armes et matériels de guerre en Libye. C'est dans ce sens que le chef d'état-major de l'armée nationale populaire (ANP) Ahmed Gaïd Salah a déclaré à l'ouverture de la réunion extraordinaire du Conseil des chefs d'état-major des quatre pays, ouverte dimanche matin, que cette rencontre est destinée à «débattre des termes de notre coopération (afin de lui conférer) plus de maturité, lever les incompréhensions qui persistent et dégager les solutions idoines en vue de renforcer l'action effective et concertée et atteindre, par-delà, les objectifs tracés dans notre stratégie de lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée». Cette rencontre qui a pour thème majeur»la lutte contre le terrorisme, la criminalité organisée et les phénomènes connexes» pourrait permettre le renforcement de la coopération, tant la menace concerne l'ensemble des pays de la région. Pour Ahmed Gaïd Salah, elle constitue également une «opportunité d'échanger les analyses et les appréciations sur tout ce que nous avons pu accomplir comme actions et pour évaluer les résultats enregistrés dans la voie des objectifs tracés pour le rétablissement du climat de paix et de quiétude dans toute notre région». Le chef de l'état-major de l'ANP s'est dit «persuadé que cette réunion va renforcer notre coopération et les liens de fraternité, de solidarité et de bon voisinage (pour) inspirer de nouvelles impulsions autour de notre objectif de pourchasser et de détruire le terrorisme». Le ministre malien des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Soumeylou Boubeye Maiga, envoyé spécial du président Amadou Toumani Touré, est arrivé mercredi dernier à Alger. Dans une déclaration à la presse, il a indiqué qu'il remet un message du président malien au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, contenant une «analyse de la situation régionale et comment nous voyons l'évolution et le renforcement de nos relations bilatérales dans un contexte extrêmement perturbé où toutes les menaces auxquelles nous étions confrontés se retrouvent amplifiées». L'allusion au conflit armé en Libye, et la menace de circulation de matériels de guerres et d'armes de ce pays vers les pays du Sahel au profit du groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC, ou AQMI) est claire. D'où la nécessité de renforcer la coopération et lever les «incompréhensions», pour reprendre le chef d'état-major de l'ANP. Le Mali avait, auparavant, insisté sur le côté économique, souhaitant le développement de la partie nord du pays, limitrophe à l'Algérie, pour contrecarrer l'exploitation, par AQMI «des difficultés socioéconomiques vécues par la population. Une aide financière de 10 millions de dollars aurait été accordée par l'Algérie au Mali à l'occasion de la visite effectuée par le ministre malien. Cette aide est destinée à financer des projets pour le nord malien. L'Algérie aurait posé comme condition que les projets en question soient attribués à des entreprises maliennes. La Libye a, rappelle-t-on, déjà participé, précédemment, à une réunion des services de renseignements de sept pays du Sahel, aux côtés du Tchad, du Niger, du Mali, du Burkina Fasso, de l'Algérie et de la Mauritanie. Le pays étant en conflit armé, sa partie du sahel pourrait être utilisée, en particulier au niveau de frontières, pour l'acheminement de matériels de guerre et d'armes au profit d'AQMI.