Le comité national pour la défense des droits des chômeurs a tenu, hier, date coïncidant avec la fête internationale des travailleurs, son rassemblement à la place du 1er Mai. Une cinquantaine de représentants des chômeurs, venus de différentes wilayas, ont manifesté «leur ras-le-bol» vis-à-vis de la politique de «marginalisation» adoptée par les pouvoirs publics. Ils ont dénoncé également le harcèlement policier dont font l'objet certains membres du comité. Des slogans hostiles à la politique appliquée ont été brandis à cet effet, interpellant les hautes instances à prendre en considérations leurs revendications et stopper «la chasse aux chômeurs, qui ne demandent que le droit à la vie». Le rassemblement, marqué par la présence de Dalila Touat, la militante arrêtée et jugée pour distribution de tracts puis acquittée par le tribunal de Mostaganem, a commencé plus tôt que prévu et a pris fin vers le début de l'après-midi. Certains membres du comité, dont Samir Larabi, ont pris la parole pour rappeler les revendications des sans-emploi, notamment, un travail décent, une allocation chômage à hauteur de 50% du SNMG pour tout demandeur d'emploi, une augmentation du SNMG à 30 000 DA, la permanisation des contractuels et des vacataires, l'interdiction des licenciements économiques, l'association des syndicats dans l'élaboration du nouveau code du travail, ainsi que la nationalisation et la renationalisation des entreprises stratégiques : ports, téléphonie mobile, El Hadjar, Lafarge… L'interpellation de trois étudiants parmi les manifestants a mis, cependant, fin au sit-in des chômeurs, soutenus par le comité des étudiants. «N'arrêtez pas les chômeurs, arrêtez plutôt les voleurs et les criminels», criaient les protestataires à l'endroit des forces de l'ordre venus en force empêcher le rassemblement. Les contestataires se sont retrouvés encerclés par une centaine de casques bleus qui ont commencé à disperser la foule alors que la contestation commençait à prendre de l'ampleur. Pour ce faire, les policiers ont entamé, sans grande surprise, les arrestations «arbitraires». Samir Larabi, porte-parole du Comité national de défense des droits des chômeurs, a indiqué qu'une délégation s'est constituée pour aller s'enquérir sur l'arrestation de Hamzaoui Abdelkrim, retenu pour interrogatoire à la sûreté de daïra de Sidi M'hamed pour possession de tracts. Il a ajouté que deux autres étudiants ont été arrêtés et sont retenus dans d'autres sûretés de daïra. L'association des chômeurs avait, dans un communiqué de presse rendu public le 29 avril, dénoncé les arrestations «arbitraires» à l'encontre des membres du comité. Il cite, à titre d'exemple, le cas de Riadh Laamri membre du comité local de Skikda qui a été «arbitrairement» arrêté par les services de police de cette wilaya et relâché après des heures d'interrogatoire et de tentatives d'intimidation. Selon la même source, d'autres animateurs de la wilaya de Béjaïa ont été victimes de «harcèlement policier». Ils ont été interpellés «pour avoir dénoncé publiquement le favoritisme et le clientélisme dans la distribution des offres d'emploi par les responsables du secteur au niveau local». Tahar Belabas, membre du comité et représentant des chômeurs de Ouargla a, en outre, affirmé que les chômeurs prendront part à la manifestation prévue par les étudiants aujourd'hui à Alger.