La wilaya de Sétif a accueilli hier les festivités officielles du 1er mai, marquées notamment par un message du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Dans le message du chef de l'Etat lu à l'université de Sétif par Mohamed Boughazi, conseiller à la présidence de la République, en présence du ministre du Travail , de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, et du secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, le chef de l'Etat a notamment indiqué que le travail est au «centre de la politique nationale». Le travail «est d'abord un droit essentiel de la personne humaine dont restent encore privés trop de nos compatriotes en dépit des améliorations considérables enregistrées depuis la fin des années 90 quand le chômage affectait plus de 30% de la population active et plus de 50% des jeunes», a souligné le chef de l'Etat. «L'emploi représente un enjeu considérable car il s'agit de développer, parmi toutes les franges de la jeunesse, la confiance en l'avenir et, progressivement, le sentiment de l'utilité sociale», a précisé dans son message le président de la République. «Il s'agit aussi de renforcer la cohésion nationale dans une période où, à l'échelle du monde, la répétition et la profondeur des crises, l'exacerbation des tensions et le jeu des stratégies qui en résultent sont source d'incertitudes et de menaces de divers ordres», a-t-il poursuivi avant de rappeler que le programme de développement en cours a érigé l'emploi en «priorité absolue», avec un objectif de création de 3 millions de postes de travail sur la période 2010-2014. La célébration a été marquée aussi par les interventions de MM. Louh et Sidi Saïd, à l'ouverture du 12e congrès de l'union de wilaya UGTA. Le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi Saïd, a affirmé à la même occasion que son organisation «n'est pas du tout absente» du terrain de la contestation sociale, mais est plutôt «victime de son silence» parce qu'elle travaille dur mais dans la discrétion. Dans un message adressé aux travailleuses et travailleurs algériens à l'occasion d'un 1er mai pas comme les autres, au regard du vent de contestation sociale qui souffle sur le pays, le patron de la centrale syndicale a déclaré : «En ce 1er mai, je voudrais souligner que notre engagement est conforme à notre conception du dialogue en tant que principale source de règlement des conflits. On a eu à le prouver en de multiples occasions, tout récemment encore, pour le paiement des arriérés de salaires de milliers de travailleurs.» «L'UGTA n'est pas absente sur le terrain des luttes syndicales» Interpellé sur le fait que certaines parties ont relevé l'absence de l'UGTA sur le terrain, alors que de nombreux mouvements de protestation sont enregistrés dans différents secteurs, le secrétaire général de l'UGTA a précisé que «c'est une illusion. L'UGTA n'est pas du tout absente. Elle a l'humilité de travailler dur mais dans la discrétion pour le règlement des problèmes des travailleurs. Qui a sauvé des milliers d'emplois, des dizaines d'entreprises ? Qui peut se prévaloir d'avoir trouvé avec les responsables concernés la bonne issue aux problèmes d'Arcelor-Mital ? Je peux poser plusieurs fois la question et vous découvrirez que l'UGTA a modestement pris une part active à la résolution de questions parfois épineuses. J'ai affirmé cette semaine que l'UGTA était victime de son silence parce qu'elle œuvre dans la discrétion». En ce qui concerne le fait que plusieurs secteurs ont bénéficié d'augmentations de salaires en application des accords issus de la dernière tripartite, mais pas le secteur de la communication, Sidi Saïd a déclaré : «Je dois corriger vos affirmations puisque la convention de branche a été signée et mise en application dans le secteur de la communication comme dans les autres secteurs. Nous avons discuté avec le premier responsable du secteur et nous l'appuyons dans sa démarche visant à instaurer une grille nationale des salaires des journalistes afin d'éviter les disparités et encourager les compétences.» Et d'ajouter : «Je crois utile de vous préciser que l'UGTA suit tous ces dossiers et compte sur la négociation et le dialogue pour améliorer la situation dans tous les secteurs d'activité avec pour choix cardinaux la sauvegarde de l'emploi et la promotion de la croissance, génératrice d'emplois.»