Décision n Compte tenu du refus de négocier affiché par la tutelle, les travailleurs des communes ont opté pour la radicalisation de leur mouvement de protestation. Après diverses protestations qui n'ont pas abouti au résultat escompté, les travailleurs des communes organisés dans le cadre du Conseil national du secteur des communes (Cnsc) ont décidé d'une grève illimitée à partir du 9 mai prochain, peut-on lire dans un communiqué parvenu à notre rédaction. La décision a été prise à l'issue de l'élargissement du conseil à de nouvelles sections syndicales la semaine dernière. Cette grève, cette fois illimitée, sera ponctuée de rassemblements au niveau des sièges des wilayas d'Algérie chaque jeudi de la semaine jusqu'à satisfaction des revendications, précise le même document. Ce mouvement risque de paralyser, une nouvelle fois, les administrations et ce, au grand désarroi des citoyens qui sont le dommage collatéral du litige qui oppose les travailleurs à leur tutelle. Il est à rappeler que dans la grève des cinq jours qu'il a organisée, le Cnsc a mobilisé quelque 70% des 400 000 travailleurs communaux que compte le pays, selon les chiffres qu'il a avancés. Pas moins de 800 communes auraient été paralysées selon une source syndicale reprise par la presse. La volonté des travailleurs des communes à persister dans leur combat est notamment renforcée par «le mépris affiché par les autorités à l'égard des revendications légitimes des travailleurs communaux». Le Cnsc dénonce les pratiques qui sont venues entraver la dernière grève, à savoir les dépassements des responsables enregistrés dans plusieurs communes, la suspension des membres de la Section syndicale de la commune de Sidi-M'hamed, les pressions des autorités sur les travailleurs et les syndicalistes. Pour le Cnsc, ces pratiques sont «des atteintes aux libertés syndicales et au droit de grève». En plus d'être condamné pour «refus de négociation et fermeture des portes du dialogue», le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales est accusé également de fermer les yeux sur «la suspension des membres de la Section syndicale de la commune de Sidi-M'hamed». D'ailleurs, en guise de solidarité avec les syndicalistes de la commune de Sidi-M'hamed, le Cnsc appelle à un rassemblement demain, mercredi, de tous les délégués des communes au niveau national devant le siège de la commune de Sidi-M'hamed pour exiger leur réhabilitation dans leurs droits et le respect des droits des travailleurs de choisir leur Syndicat. Pour sa part, le bureau national de la Fédération des collectivités locales et de l'administration affilié à l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta) a fait savoir que les travailleurs des communes et des collectivités locales qui lui sont affiliés tiendront, le 12 mai prochain, une journée de protestation. Mina Adel