Le leader libyen, Mouammar Kadhafi, dénonce les tentatives de l'Otan visant à attenter à sa vie à travers l'intensification des raids contre sa résidence de Bab Al-Aziziya à Tripoli. «J'habite dans les cœurs de millions de personnes et si vous me tuez physiquement, vous ne tuerez point mon âme qui habite dans les cœurs de ces millions de personnes", a affirmé le leader libyen dans une intervention retransmise vendredi soir par la télévision libyenne en réaction au bombardement de sa résidence jeudi à l'aube. La résidence du leader libyen à Bab Al-Aziziya, en plein cœur de la capitale libyenne Tripoli a, rappelle-t-on, été la cible d'une attaque par missile, juste après la diffusion par la télévision nationale des images de la rencontre de Kadhafi avec des dignitaires de tribus de la région orientale du pays. Trois journalistes libyens ont été tués dans l'attaque qui a également fait plusieurs blessés civils. Après la série de raids aériens sur son complexe, le dirigeant libyen a raillé l'Alliance atlantique en se targuant, dans un document audio, de se trouver en un lieu inaccessible à l'Otan. Par ailleurs, le chef d'état-major de l'armée britannique, David Richards, a plaidé pour l'élargissement de l'éventail des cibles de l'Otan en Libye sous peine de ne pas parvenir à évincer du pouvoir Kadhafi. L'aviation de l'Otan, qui opère en vertu d'une résolution de l'Onu visant à protéger les civils, a empêché les forces de Tripoli de progresser vers les bastions insurrectionnels, mais la chute du régime de Kadhafi – que souhaitent de nombreux gouvernements occidentaux – tarde à se concrétiser. Dans son entretien accordé au Sunday Telegraph britannique, le général Richards qualifie de «succès important» les opérations militaires menées jusqu'ici mais juge nécessaire de les faire passer sur un plan supérieur. «Si nous n'augmentons pas la mise, Kadhafi risque de s'accrocher au pouvoir», estime-t-il, ajoutant que «l'Otan n'attaque pas pour l'instant les infrastructures en Libye. Mais si nous voulons accentuer la pression sur le régime de Kadhafi, il faut sérieusement envisager d'élargir le champ de nos objectifs».