Une note a été adressée aux différents gestionnaires de la santé publique qu'ils ont transmise à leur tour aux différents chefs de service en vue d'établir les listes des grévistes. Ces derniers auront des ponctions sur salaire en fonction des jours où ils ont été considérés comme absents. Sauf que cette note ne date pas d'hier. Elle a été adressée le 7 avril suite à la promulgation le 6 avril d'une ordonnance en référé confirmant «le caractère illégal de la grève des médecins résidents». Les chefs de service des structures de santé devront appliquer cette note à partir d'aujourd'hui au personnel absent et pas uniquement aux médecins résidents, selon des sources hospitalières. Si la majorité des gestionnaires de santé n'ont pas appliqué cette note avant aujourd'hui, ceux de la direction du Centre anticancer d'Oran (CAC) ont bien exécuté les ordres au lendemain de la correspondance, et les étudiants des services de chimiothérapie, de radiothérapie et d'oncologie pédiatrique du centre Emir Abdelkader de Messerghine ont eu la désagréable surprise de voir leurs salaires ponctionnés de 5000 DA. Ce revirement vient en réponse à la propagation du débrayage qui a atteint d'autres personnels de la santé comme les praticiens spécialistes, les techniciens et les anesthésistes qui avaient décidé de soutenir les résidents dans leur démarche. Des préavis de grève ont été déposés hier et tous les hôpitaux devront être paralysés aujourd'hui. Il faut reconnaître qu'après la décision de justice de déclarer illégale la grève des résidents, le ministère de la Santé envisage de passer à l'étape des ponctions sur salaire comme nouveau moyen de pression sur les grévistes qui, depuis le 28 mars, maintiennent la grève malgré la décision de justice. La réponse du collectif des médecins résidents (CAMRA) à la décision du tribunal de Bir Mourad Raïs reste inchangée : «La reprise du travail est subordonnée à la suppression du service civil.»