Sur la voie des villageois du arch Ath Douala qui se sont mobilisés pour la libération du jeune Mourad Bilek, les citoyens des régions de Mâatkas et Mechtras se mobilisent en force pour réclamer la libération sans condition aucune de Hammour Ali, 71 ans. Ce dernier, victime d'un kidnapping, se trouve toujours entre les mains de ses ravisseurs depuis le 14 mai dernier. Hier, un rassemblement suivi d'une marche ont été organisés au chef-lieu de la commune de Mechtras, à 30 km au sud de Tizi Ouzou. Parallèlement, une grève générale a été observée, paralysant tout les commerces de la commune. Des milliers de citoyens venus des régions de Mâatkas, Ouadhia, Souk El Tenine, Boghni et autres ont répondu favorable à l'appel de la coordination des comités de villages constituée au lendemain de l'enlèvement de Hammour Ali. C'est vers 10 h que les citoyens se sont rassemblés au stade communal de Mechtras pour dénoncer le kidnapping d'un des leurs. A tour de rôle, plusieurs personnes se sont succédé au micro pour demander la libération immédiate de l'otage. Dans un avertissement lancé aux ravisseurs, un intervenant a rappelé que la victime est une personne malade qui ne supporte pas une telle pression. «Il (H. Ali, ndlr) est diabétique», dira-t-il. D'autres intervenants n'ont pas omis de rappeler le climat d'insécurité qui règne depuis longtemps en Kabylie, et ont interpellé les pouvoirs publics à assumer leurs responsabilités quant à la sécurité des personnes. Pour sa part, le P/APC de Mechtras, Amar Haliche, qui s'est dis solidaire avec la famille de la victime, a estimé que «toute la population de la commune partage aussi la douleur des Ath Aïssi», et a appelé par la même occasion à «l'union entre les populations des deux régions, à savoir Mâatkas et Béni Douala». Après le rassemblement, les milliers de citoyens sont sortis dans la rue longeant la commune de Mechtras en scandant des slogans appelant à la libération de la victime. «Assa Azekka, ammi Ali Yella Yella», (aujourd'hui, demain, Ammi Ali demeurera), ou encore «Libérez Ammi Ali», et «Si vous voulez la guerre, nous n'avons pas peur», sont entre autres les slogans scandés par les marcheurs tout au long de leur itinéraire jusqu'au siège de la brigade générale de la commune. Sur place, un sit-in a été observé, où il a été réitéré la détermination des citoyens à rester mobilisés jusqu'à la libération de l'otage. Une réunion de la coordination des comités de villages devait avoir lieu hier soir pour décider des actions à entreprendre, tandis que le P/APC de Mechtras a promis d'exposer le problème respectivement au chef de daïra de Boghni, au chef de sûreté de wilaya, au commandant de la gendarmerie de la wilaya ainsi qu'au premier magistrat de Tizi Ouzou, le wali Abdelkader Bouazghi.