Les récents bombardements de Tripoli par les forces de la coalition, qui ont fait 19 morts, constituent une nouvelle violation des résolutions de l'ONU, a indiqué hier un communiqué de Konstantin Dolgov, délégué aux droits de l'homme du ministère russe des Affaires étrangères. «Nous observons une nouvelle violation flagrante des résolutions 1970 et 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU. Malgré toutes les tentatives d'expliquer ces actions par la volonté de protéger la population civile de Libye, nous ne pouvons pas nier un fait patent – les frappes aériennes ne parviennent pas à stopper la confrontation entre les parties au conflit et ne font qu'augmenter les souffrances des civils libyens», a expliqué le communiqué publié sur le site du ministère russe. L'un des bombardements les plus importants de l'opération en Libye a eu lieu dans la nuit de lundi à mardi, où l'aviation de la coalition a effectué 20 frappes aériennes sur Tripoli. Selon les médias occidentaux, dans la nuit de mardi à mercredi six autres explosions se sont produites dans la capitale dans la nuit de mercredi. En près d'une journée, les raids de l'aviation occidentale ont fait 19 victimes parmi la population civile. Le bilan précédent faisait état de trois morts et 150 blessés, des civils pour la plupart. Une opération militaire internationale se déroule en Libye depuis le 19 mars. Elle a débuté deux jours après l'adoption par le Conseil de sécurité de l'ONU d'une résolution visant à protéger les civils libyens et autorisant le recours à la force. L'Otan contrôle le déroulement de l'opération depuis le 31 mars. L'Otan n'osera pas lancer une opération au sol (intertitre) Il est peu probable que l'Otan se décide à lancer une opération terrestre en Libye, a estimé hier l'académicien Evguéni Primakov qui a occupé en son temps les postes de premier ministre, de ministre des Affaires étrangères et de chef du renseignement extérieur de Russie. «Je ne pense pas que l'Otan se risque à entreprendre une intervention terrestre dans les conditions actuelles», a-t-il déclaré hier lors d'une conférence de presse à RIA Novosti. La résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU interdit toute opération de ce genre, a souligné M. Primakov, ajoutant que cette restriction «limiterait sérieusement les activités de l'Alliance atlantique» en Libye. Le président américain Barack Obama a reconnu hier à Londres que les opérations aériennes en Libye avaient un impact limité sans aucun effet sur la détermination des soldats libyens qui font face à une guerre menée par plusieurs pays occidentaux et leurs alliés arabes, notamment le Qatar et les Emirats arabes unis, deux pays connus pour leur allégeance.