Le corps de la garde communale est placé sous la tutelle du ministère de la Défense nationale, selon un décret présidentiel publié jeudi 26 mai au Journal officiel. Cette corporation ne dépend désormais plus du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. Les pouvoirs publics ont ainsi respecté leurs engagements, en répondant à l'une des revendications soulevées par la corporation, il y a deux mois de cela. La procédure de transfert a été expliquée dans le nouveau texte, publié sur le document officiel, à travers un procès-verbal établi conjointement par les deux ministères, comprenant un lot de documents, à savoir, une liste nominative des personnels par catégorie et lieu d'affectation, un inventaire physique des matériels et équipements dont dispose le corps de la garde communale, ainsi qu'une situation par site d'implantation des infrastructures affectées au corps de la garde communale. Il est précisé, sur le même journal, que «le dispositif réglementaire régissant la direction générale de la garde communale et ses démembrements à travers le territoire national est maintenu en vigueur, jusqu'au parachèvement de l'opération de transfert de tutelle». Cette décision fait suite, pour rappel, au mouvement de protestation ayant été observé par les 94 000 éléments que compte la corporation des gardes communaux, créée en 1994 pour appuyer les forces de sécurité contre les groupes terroristes dans les zones rurales. Ils avaient réagi contre la nouvelle mesure prise par les pouvoirs publics, portant dissolution du corps des gardes communaux, sans aucune prise en charge ou indemnisation. Le 7 mars, la corporation a fait une démonstration de force extraordinaire, en mobilisant près de 10 000 éléments, qui avaient investi Alger, réussissant à marcher malgré le dispositif sécuritaire mis en place. Cette action de protestation intervenait après les menaces brandies par Ould Kablia, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, qui n'a pas trouvé mieux que de les menacer d'exclusion s'ils maintenaient leur mouvement de protestation. Il avait précisé dans ce cadre : «La quasi totalité des gardes communaux avaient adhéré aux mesures déjà prises pour leur régularisation, mais ceux qui poursuivront leur mouvement de protestation seront exclus de ce corps de sécurité.» Il avait avancé 99% d'adhésion à ces mesures. Le ministre de l'Intérieur avait même qualifié d'illégal leur rassemblement, rappelant qu'ils sont soumis au devoir de réserve et à l'interdiction de manifester. Parmi les revendications de ce corps, la retraite après 15 ans de service, l'extension de leur couverture sociale, une augmentation de salaire et de retraite, l'intégration éventuelle à la police ou à la gendarmerie. Elles portent aussi sur la réintégration de 38 000 gardes communaux radiés pour diverses raisons.