Elle est jolie. Elle a une très belle voix et sait choisir les belles paroles, les belles musiques, les musiciens et les techniciens pour offrir à son public de véritables œuvres d'art. Elle, c'est Malya Saâdi, une chanteuse qui va très prochainement prendre une bonne place au hit-parade et y rester pour très longtemps. Contrairement à son père, le peintre et chanteur de chaâbi Hsicen Saâdi qui a souffert pour réussir dans deux créneaux à la fois, c'est à dire la peinture et la chanson, Malya a opté directement pour le monde de la musique. Née en 1977 à Alger, la petite artiste qui avait déjà profité des connaissances de son père connu pour être parmi les meilleurs disciples de Hadj M'hammed El Anka, part en France à l'âge de 14 ans où elle fera des études de solfège et de chant. La jeune chanteuse se fera vite remarquer par le milieu artistique et sera invitée à rejoindre des orchestres et groupes de renom notamment Lastimeli dirigé par le grand chanteur des Gipsy King's, Chico avec lequel elle montera sur scène pendant trois années. En 2003, elle passe une nouvelle étape dans sa carrière en participant brillamment au festival de la femme algérienne. Malya Saâdi qui opté pour une vraie carrière professionnelle et sachant qu'il est difficile d'obtenir une bonne place parmi les stars ne se contentera pas de ses dons et du nom d'artiste que lui a légué son père mais se consacra aux études musicales et artistiques classiques. D'ailleurs, elle a pris tout le temps nécessaire pour se décider à enregistrer son premier album. En effet, Malya vient de mettre les dernières touches à son album intitulé Ya Bhar, une chanson phare dont les paroles sont signées par le défunt Mahboub Stambouli et la musique de son paternel Hsicen Saâdi qui est le compositeur de la plupart de ses succès dont Enoui L'hlal. Pour ne rien laisser au hasard, Malya Saâdi s'est entourée de très grands musiciens notamment Mohamed Abdennour dit P'tit Moh, le virtuose de la guitare qu'on a vu accompagner la chanteuse Nassima. Pour la réussite de cet album, P'tit Moh s'est également chargé de l'arrangement aux côtés du pianiste Smaïn Benhouhou qui collabore souvent avec le chanteur Djamel Laroussi. Il faut noter que Malya qui a profité des son enfance en écoutant en famille les chansons du terroir algérien notamment le chaâbi a tenu à enregistrer des chansons avec des sonorités diverses mêlant l'algérois et l'oranais au reggae sans oublier la chanson classique française. Dans ce dernier volet, la chanteuse a tenu à reprendre, dans son propre style et avec sa belle voix, une chanson de Georges Brassens La mauvaise réputation. Malya qui chante aussi bien en arabe qu'en français a également enregistré dans cet album La piscine dont les paroles sont signées par Sapho et la musique par Eric Satie. Son père lui a également écrit et composé Ya Wrida alors que P'tit Moh lui a composé la musique de Mani Berrani dont elle a écrit elle-même les paroles. Malya dont le style est varié tient toujours au chaâbi puisque dans ce premier album elle a consacré d'autres chansons anciennes dont Sebhane Ellah Ya Ltif, un des grands succès d'El Anka. Avec 10 chansons dont il est difficile de choisir la meilleure, Malya Saâdi fera une excellente entrée et la plupart des chansons de cet album seront sûrement en bonne place du hit-parade sur les chaînes de radio algériennes et françaises en attendant la sortie de clips.