Soumise depuis hier à débat au niveau de la chambre basse du Parlement, la mouture de la loi de finances complémentaire (LFC 2011) renseigne sur la détermination des pouvoirs publics quant à assurer un véritable saut qualitatif à l'environnement socioéconomique du pays. Pour consacrer cet objectif, condition sine qua non à même de garantir une paix sociale durable, l'Etat n'a pas hésité à casser sa tirelire à travers l'élaboration de la LFC 2011. En effet, les dépenses publiques consacrées dans cette loi sont de l'ordre de 8276,8 milliards de dinars (MDA), soit 25% de plus comparativement avec le montant de la loi de finances 2011. En matière d'accroissement du budget, ce taux de 25% représente un montant de 1657,8 MDA. Cependant, telle qu'élaborée, elle entraîne un déficit budgétaire de près de 4700 milliards de dinars, soit 33,9% du produit intérieur brut (PIB). Ce déficit prévu pour cette année a été «fortement augmenté sous l'effet de la dépense publique, qui est de 8275 milliards DA destinée à la prise en charge des préoccupations sociales des citoyens», a expliqué hier le ministre des Finances, Karim Djoudi, lors de la présentation de la LFC 2011 à l'APN. En dépit de son montant important, ce déficit budgétaire ne semble pas constituer une source d'inquiétude pour le premier argentier du pays qui fera part de la possibilité de son amortissement d'ici à la fin de l'année en cours. «D'ici à la fin de l'année, nous devrions avoir une situation de couverture de déficit de Trésor sans utilisation du Fonds de régulation des recettes», a indiqué le ministre. Une telle prévision dont il a fait part hier en marge des débats sur la LFC 2011 est basée essentiellement sur les recettes tirées de la commercialisation des hydrocarbures ainsi que la fiscalité pétrolière. En ce sens, il fera savoir que cela fait quatre mois que le prix du baril du pétrole est écoulé à 111 dollars, alors que la LFC 2011 a été élaborée sur la base d'un prix à 37 dollars le baril. «Les recettes qui seront engrangées par la commercialisation des hydrocarbures seront des ressources supplémentaires», a-t-il expliqué. Les augmentations des salaires ont coûté 400 milliards DA Il fera part en outre d'un autre facteur qui concourt également dans le sens de réduire ce déficit. Il est question selon lui de la fiscalité pétrolière qui représente une moyenne de 11%. Le ministre expliquera par ailleurs que les raisons de ce déficit budgétaire sont dues essentiellement à l'adoption par les pouvoirs publics des régimes indemnitaires au profit d'une panoplie de catégories professionnelles ainsi qu'aux subventions accordées par l'Etat au profit des produits de large consommation. En d'autres termes, les dernières augmentations des salaires ont coûté à l'Etat la cagnotte de 400 milliards de dinars et les subventions évoquées ont été de l'ordre de 200 milliards de dinars, selon les chiffres communiqués par le ministre des Finances. Il convient de souligner par ailleurs que la LFC 2011 prévoit une série de mesures de nature à booster la création d'emploi et garantir la relance de l'investissement. Il est prévu également dans la même mouture une série d'exonérations fiscales, des aides aux PME ainsi que d'autres mesures s'inscrivant dans le sillage de l'accès au logement.