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Simples caisses enregistreuses ou instruments pour une santé de qualité ?
Oran
Publié dans Le Temps d'Algérie le 14 - 06 - 2011

«Elles constituent un bon complément à la couverture sanitaire de la wilaya et leur action s'inscrit dans le cadre des lois du pays», affirment les responsables du secteur de la santé à Oran pour expliquer la prolifération, ces dernières années, de cliniques privées notamment dans la périphérie est du centre-ville.
«Faux», rétorquent plusieurs citoyens qui n'y voient qu'un moyen comme un autre pour s'enrichir.
Pour ces derniers, ces cliniques ne sont que de vulgaires entreprises commerciales qui se soucient beaucoup plus du gain que de la santé du patient.
Oran compte actuellement quinze cliniques privées qui offrent plusieurs prestations notamment en chirurgie générale, cardiologie, maternité,ophtalmologie et ORL. Plusieurs citoyens que nous avons rencontrés ont souligné que ces structures offrent une médecine sélective qui n'est abordable que pour une certaine classe sociale.
«Imaginez-vous, pour une simple opération de cataracte, on m'a exigé la somme de 45 000 dinars pour chaque œil. où pourrais-je trouver cette somme», fera remarquer un septuagénaire rencontré au sortir d'une clinique spécialisée en soins ophtalmologiques, précisant que la même prestation est assurée au niveau de l'établissement public spécialisé Hamou Boutlelis, pour un montant ne dépassant pas les 15 000 dinars, «juste le prix de l'implant», dira-t-il.
Le directeur de la santé, de la population et de la réforme des hôpitaux, interrogé sur le rôle de ces structures dans la politique sanitaire du pays, fera remarquer qu'elles ont une grande part à jouer. «Elles sont complémentaires des efforts de garantir une médecine de qualité aux citoyens. Oran dispose d'un nombre conforme à ses besoins.
La dynamique de remise à niveau de la wilaya que compte lancer le wali prévoit la création d'un pôle, dans la banlieue Est où seront implantées plusieurs cliniques et plusieurs activités complémentaires, à l'instar des laboratoires, des pharmacies, des centres de soins et autres. C'est un programme ambitieux qui est actuellement au stade de la maturation et il apportera beaucoup aux citoyens», fera-t-il remarquer.
Une biopsie pour 350 000 dinars
«J'ai esté en justice le propriétaire d'une clinique privée installée à Oran et le tribunal m'a donné raison. Mon père souffrait d'une tumeur cérébrale. Je l'ai présenté à cette clinique qui officie toujours et après le diagnostic on m'a fait croire qu'en lui faisant subir une intervention chirurgicale, il allait guérir.
On m'a fait croire qu'il allait subir une ablation de la tumeur, présentée comme bénigne, qui allait mettre fin à ses souffrances. Après avoir réglé la somme exigée, 350 000 dinars, mon père est ressorti deux jours plus tard, encore plus malade. J'ai voulu savoir plus sur son cas et là on m'a remis un flacon de prélèvement avec comme indication de le confier à un laboratoire.
Au bout de deux jours j'ai compris que j'ai payé 350 000 dinars pour une biopsie. J'aurais pu accepter ce fait, mais ce que je n'ai pas admis est le fait qu'on m'avait présenté l'intervention chirurgicale comme l'ablation d'une tumeur bénigne. C'est du vol caractérisé. Mon père est décédé au bout d'un mois de souffrances atroces. Je n'ai pas voulu me taire.
Je me suis adressé aux responsables du secteur de la santé qui n'ont pas bougé le petit doigt. Moi j'ai réagi car j'ai été escroqué», fera-t-il remarquer. Voulant en savoir plus, nous nous sommes adressés à plusieurs cliniques chirurgicales pour connaître le montant exigé pour les biopsies et là notre surprise fut grande en apprenant que le prix pratiqué varie entre 15 000 et 20 000 dinars selon la nature des analyses exigées. «Celui qui vous demandera plus n'est qu'un simple escroc», dira le responsable d'une clinique dans la banlieue Est d'Oran.
«Il a charcuté ma mère»
Une oranaise se montrera elle aussi très loquace pour dénoncer les cliniques privées. «Ma mère souffrait d'une cardiopathie. Elle devait subir une intervention chirurgicale au niveau de cette clinique. Après sa sortie, son mal avait empiré et quand nous l'avons présentée à un autre médecin spécialiste, il nous a annoncé qu'elle n'avait pas bénéficié des soins prescrits par son médecin traitant.
«On avait ouvert son thorax, trituré ses veines, avant de suturer la plaie qui n'a même pas été bien soignée», fera-t-elle remarquer. Au bout de deux jours, elle décède. Nous nous sommes plaints auprès du conseil de l'ordre, mais que voulez-vous, ils n'ont pas voulu admettre qu'il s'agissait
d'une erreur médicale. Ils ont refusé même de convoquer, pour audition, le gérant de cette clinique. Nous avons déposé une plainte au niveau de la justice et nous attendons les suites de cette affaire», fera-t-elle remarquer.
«L'EHU leur fera de l'ombre»
L'établissement hospitalo-universitaire du 1er novembre, un joyau tant sur le plan architecture qu'équipement, inauguré en 2008 par le président de la République continue à peiner pour trouver sa vitesse de croisière.
Les citoyens attendent beaucoup de cette structure qui offrira, une fois équipée et surtout dotée de moyens conséquents, une médecine de qualité. «Vous verrez, elles fermeront toutes quand l'EHU tournera à 100 à l'heure. C'est pourquoi des forces occultes le maintiennent dans cette semi-léthargie», affirment des citoyens.
Les responsables de la DDS ont un autre point de vue sur le fonctionnement au ralenti de cet hôpital, le premier en Afrique. «Le président de la république avait insisté sur la qualité des prestations fournies par l'EHU. Il avait annoncé que cette structure devrait être un fleuron qui dispose de moyens sophistiqués et d'équipes médicales de qualité.
Actuellement l'EHU tourne au ralenti mais cela ne l'empêche pas d'offrir des soins de qualité aux citoyens. Il ne fera pas de l'ombre aux cliniques privées puisque leur action complétera le panier de prestations qu'il offrira aux citoyens», fera remarquer une source de la direction de la santé.

Des médecins rabatteurs
Plusieurs citoyens dénoncent ce qu'ils qualifient de pratiques illégales et contraires à la volonté des pouvoirs publics d'offrir une médecine de qualité aux citoyens. «Oui, certains médecins qui activent au niveau des structures publiques rabattent la clientèle vers les cliniques privées.
Le médecin qui traitait mon fils pour une hydrocéphalée, m'avait orienté vers sa clinique en me proposant une sonde de drainage pour un montant de 150 000 dinars. Quelques jours plus tard, j'ai appris que ce médecin devait sortir cette sonde du magasin du CHUO, alors qu'il m'avait assuré qu'il allait la commander auprès d'un fournisseur installé à Zéralda.
C'est du vol et rien d'autre», dira un oranais. D'autres citoyens citent le cas de plusieurs médecins qui n'hésitent pas à orienter les malades des structures publiques vers le secteur privé. «Je connais un médecin qui observe le matin un sit-in avec les résidents et qui officie l'après-midi au niveau d'une clinique privée où il retrouve des malades orientés par des confrères du CHUO.
Interrogé, le directeur de la santé invitera, dans ce cadre, les citoyens victimes de ce genre de pratiques à déposer des plaintes. «Il nous faut des preuves pour agir. On ne peut pas sévir si on n'a pas de preuves», fera-t-il remarquer.
Nous offrons des soins de qualité
Plusieurs gérants de cliniques privées rejettent les accusations portées contre eux par des citoyens. «Les erreurs médicales ne sont pas l'apanage des structures privées. L'erreur quand elle est confirmée incombe à un médecin ou à un agent paramédical mais pas à toute la structure qui ne peut assumer qu'une part de la responsabilité civile.
Le médecin assume la responsabilité pénale de son acte. Nous offrons des soins de qualité. Les prix que nous pratiquons sont conformes aux prestations que nous offrons. Ils ne sont pas prohibitifs. Allez voir les prix pratiqués à l'étranger pour vous faire une idée.
Nous avons des charges, nous avons des obligations et tout cela fait de nous le complément idéal de la politique sanitaire des pouvoirs publics», affirme le gérant d'une clinique privée spécialisée en chirurgie générale. Et en attendant le jour où les structures publiques offriront des soins de qualité, les citoyens continueront de porter un regard de suspicion sur les nombreuses cliniques privées qui ont ouvert leurs portes à Oran.


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