Me Selini a affirmé que «cette décision de recourir à la grève repose sur une pétition de milliers d'avocats qui ont manifesté leur refus du projet en question qui est considéré comme une entrave aux activités des avocats et va à l'encontre de la politique du pays». Le bâtonnier d'Alger a indiqué «qu'en tant que conseil, nous avons tenu une réunion pour tenter de révéler les garanties données par le ministre (citant le président de l'union nationale) au sujet des modifications devant êtres portées au statut, malheureusement malgré les promesses qui devaient voir le jour avant la rencontre avec la commission juridique de l'APN». Le bâtonnier, sur un ton calme, a indiqué que «le statut en question porte atteinte à l'exercice crédible de la mission de l'avocat (obligation soumise aux avocats d'exercer durant 7 années au sein d'un tribunal en sus des 2 années de stage et 2 années de Capa, pour plaider à la cour)», ajoutant que «le statut comporte des restrictions (interdiction à l'avocat de se destituer au cours d'une audience devant une parodie de justice et l'introduction de la notion d'incident d'audience permettant au président de sévir en direction des avocats)». Dans le même sens, Me Selini a indiqué que «le projet vise à asseoir une emprise et une mise sous tutelle de la profession et permet la poursuite pénale de l'avocat, donc il ouvre la porte aux abus contre l'avocat». Tout en parlant d'affaiblissement de l'avocat, Me Selini dénonce les objectifs de ce statut qui «vise à mettre sous tutelle tous les barreaux qui seront contraints de rendre compte exclusivement au ministre» finissant par dire «nous interpellons le premier magistrat à geler ou retirer le statut afin de garantir les droits du justiciable». L'Union nationale des avocats se démarque Le débrayage des avocats annoncé pour mercredi par le biais des ondes de la radio nationale n'a pas été cautionné par la majorité des avocats du pays dont le SG de l'union nationale des avocats, Lenouar Mustapha, qui estime que «l'option de débrayage ne travaille pas pour l'intérêt des avocats mais exclusivement pour ceux du bâtonnier d'Alger, Selini Abdelmadjid», précisant que «l'union se démarque de cette manœuvre». Il a précisé que «l'assemblée extraordinaire qui a été sanctionnée par la décision de recourir à une grève pour signifier son refus catégorique du projet de loi du code des avocats, ne concerne pas l'union nationale», ajoutant que «le conseil national, dont la date a été fixée au 25 juin par le bâtonnât d'Alger, a été refusé par bon nombre d'avocats qui récusent la démarche du bâtonnier Me Selini». Sur un ton dubitatif, le bâtonnier national s'est interrogé sur les raisons qui ont poussé le bâtonnier d'Alger à prendre une telle décision, précisant que «ce dernier a donné son accord sur le principe de débattre des préoccupations et contraintes exposées au ministre le 8 juin», ajoutant que «sur orientation du ministre, le lendemain, le bâtonnier d'Alger, de même que tous les avocats représentatifs, ont soumis les revendications rédigées, aux membres de la commission juridique de l'APN». «Je ne comprends pas pourquoi Me Selini a, d'un côté, cautionné cette démarche et, d'un autre côté, provoqué une AG extraordinaire pour déclencher une grève qui, malheureusement, n'a pas été suivie par l'ensemble des avocats» a affirmé Me Lenouar qui souligna que «cette démarche n'engage que la responsabilité de son auteur», précisant que «l'Union nationale des avocats réfute l'option de la grève et favorise le dialogue». Un mouvement sur fond de discorde «La décision de recourir à la grève a été confectionnée dans un laboratoire spécialisé dans l'intox et tenant compte du fait que le bâtonnat d'Alger n'a pas eu l'aval du conseil de l'ordre. Cette AG est caduque», dénonce Me Amara Mohcene, agréé à la Cour suprême, qui révèle que «l'AG a été dirigée en sous mains par le bâtonnier qui a refusé de donner la parole aux avocats suscitant leur colère et leur indignation». Me Amara a souligné que «la majorité des avocats présents ont réfuté l'option de la grève proposée par le barreau d'Alger dont la candidature au poste de bâtonnier national a été refusée». Il s'est offusqué devant les propos proférés par le bâtonnier d'Alger, Me Selini qui, pour confirmer sa détermination, a déclaré «si nous n'obtenons pas nos droits, nous brûlerons nos robes». Selon un autre avocat, «le choix de la journée de mercredi pour le démarrage de la grève ne serait pas fortuit car il s'apparente à une tentative de boycotter l'audience criminelle devant être présidée par le juge Belkherchi lequel est en discorde avec le bâtonnier d'Alger».