Tant que la vérité sur les circonstances exactes de l'assassinat du chanteur Matoub Lounès n'a pas été rendue, sa famille continuera à nourrir des doutes sur la volonté de la justice à clore cette affaire. Hier, lors d'une conférence organisée par la section FFS de Tizi Ouzou, Malika Matoub, sœur du défunt, s'est attaquée à la justice, qualifiant de «mascarade», le travail qui a été accompli depuis 13 ans. Aux côtés de Malika, étaient présents Me Aissa Rahmoune, membre de la Laddh et Farid Bouaziz, secrétaire fédéral du FFS à Tizi Ouzou. Devant une foule nombreuse venue assister à cet hommage tenu à la maison de la culture Mouloud Mammeri, Malika a déclaré qu'«il y a une volonté de classer l'affaire et qu'il est malheureux de constater que 13 ans après, on est resté à la case départ. Pour cela, on demande la reconstitution des faits et une étude balistique, afin de faire la lumière sur l'assassinat. Les trois témoins de ce crime, à savoir Nadia, l'épouse de Lounès ainsi que ses deux belles-sœurs n'ont même pas été convoquées». Ensuite, vient le 9 juillet 2008, date d'ouverture des assises au tribunal de Tizi Ouzou, et c'est à ce moment que «j'ai déposé trois jours avant une liste de 33 personnes à entendre, avant que Me Rahem ajoute une autre liste additive, atteignant ainsi le nombre de 51 personnes à interroger», se souvient t-elle. Pour Me Aissa Rahmoune, «il s'agit bel et bien d'un procès politique». Sinon, «comment expliquer la détention de Malik Medjnoun et Hakim Chenoui, sans les juger 13 ans après l'assassinat de Matoub ?», se demande le militant des droits de l'homme. «Il faut que les deux présumés soient libérés», tranche-t-il encore. Rassemblement des membres de la fondation Matoub devant la cour Durant la mâtinée d'hier, plusieurs dizaines de personnes, dont sa sœur Malika et sa mère, se sont rassemblées devant le tribunal criminel près la cour de Tizi Ouzou pour réclamer que toute la lumière soit faite sur l'assassinat de Matoub. Le premier procureur général adjoint a tout de suite reçu une délégation de 5 personnes dont Malika, Nna Aldjia. Il a expliqué qu'aucune date n'a été pour le moment retenue pour le procès des présumés assassins, mais la famille, au même titre que la partie civile, sera avisée 10 jours avant.