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«La loi Morin, une tromperie et un mépris affirmé par l'Etat» Un sénateur français, au sujet de l'indemnisation liés aux essais nucléaires en Polynésie et en Algérie
L'association des vétérans des essais nucléaires en Polynésie et dans le Sahara algérien ont remis le mode d'indemnisation adopté par le comité ad-hoc dont les premiers résultats jugés catastrophiques viennent d'être annoncés. Selon Me Jean-Paul Teissonnière, «sur plus de 200 dossiers déposés auprès du Comité d'indemnisation des victimes des essais nucléaires (Civen), seul un a été accepté sur les douze premiers examinés. Cette proportion désastreuse correspondra à l'analyse définitive de l'ensemble des dossiers déposés», a-t-il indiqué. Un an après la promulgation de la loi Morin, un premier bilan du dossier d'indemnisation des victimes des essais nucléaires, Me Teissonnière a précisé que «ces dossiers concernent des personnes qui étaient sur les sites nucléaires au moment où les tirs avaient eu lieu et que toutes les conditions de présomption d'imputabilité étaient remplies». Se référant à des experts médicaux, il a affirmé que «seules des analyses radio-biologiques faites juste après les tirs nucléaires mesurant les effets des radiations après les tirs et non pas au moment du flash sont à même de mesurer les retombées désastreuses des essais nucléaires français». Le président de l'Aven, Jean-Luc Sans, a, quant à lui, critiqué la composante même du Civen, renfermant, selon lui, «uniquement des experts médicaux qu'il faudrait asseoir sur un baril de plutonium pour qu'ils reconnaissent du bout des lèvres les dangers de la radioactivité». Jean-Luc Sans regrette que depuis la promulgation de la loi Morin, une «soixantaine de vétérans des essais nucléaires sont morts, un millier de nouveaux malades recensés en France et en Polynésie, en plus de rapports très inquiétants sur les retombées des essais pour les populations du Sahara algérien, notamment à Reggane avec des cas de morts infantiles et de malformations pour d'autres». Le sénateur Guy Fischer, membre de la Commission consultative de suivi des conséquences des essais nucléaires au Sénat français, a estimé que «la loi Morin s'avère une tromperie de plus relative à la reconnaissance et à l'indemnisation des victimes des essais nucléaires, et un mépris affirmé par l'Etat». Il a exprimé, à cet effet, sa «profonde amertume de voir traitées ainsi les victimes de ces essais». Le sénateur a affirmé que «ces premiers résultats de la Civen confirment le peu de cas que le gouvernement fait des vétérans, mais en même temps des peuples qui ont vécu et vivent toujours ce drame». Les intervenants ont annoncé à cette occasion la création prochaine d'un Observatoire des dispositifs de reconnaissance et d'indemnisation des victimes des essais nucléaires (Obsiven)». En plus des membres de l'Aven, l'Observatoire regroupera des experts médicaux et des personnalités civiles internationales, a indiqué M. Sans.