«Quelle issue pour les consultations politiques en Algérie ?» était le thème de la rencontre-débat organisée hier au Centre d'études et de recherche stratégique du quotidien arabophone Echaâb. La rencontre devant être animée par des experts en politique et en sociologie, dont le professeur Adhimi, Nassereddine Djabi, Arezki Ferrad, s'est limitée à la présence de Kayçar Mustapha, politologue, seul à avoir répondu à l'invitation. Dans sa prise de parole, le Libanais Kayçar Mustapha, qui a vécu plusieurs années en Algérie, n'a pas jugé nécessaire de s'étaler sur le processus de consultations politiques conduites dernièrement par Bensalah, Touati et Boughazi. Le conférencier n'a d'ailleurs soufflé mot à ce sujet et il a préféré parler du thème sous un autre angle, celui de mettre l'accent sur les conditions nécessaires à même de mener à bon port un processus de réformes politiques. Il dira en ce sens que le premier défi à relever est celui de mettre fin à la pratique bureaucratique qu'il décrit comme une pieuvre freinant toute action de développement des secteurs d'activités. «La bureaucratie est à l'origine de tous les maux. Il est nécessaire d'engager une véritable révolution pour mettre fin à ce fléau», soulignera le professeur Kayçar Mustapha qui se dit «convaincu» que la réussite du processus de réformes politiques en Algérie est un objectif ne manquant pas de réalisme. «Cela nécessite, a-t-il dit, que le pouvoir soit plus attentif aux aspirations de la société». «La réforme politique en Algérie peut aboutir, et ce, à moindres frais, comparativement à l'Egypte ou la Tunisie. Il suffit juste que le pouvoir prête une oreille attentive aux attentes du peuple», a-t-il déclaré. Dans le même sillage, il préconise la révision du système de fonctionnement de la Fonction publique, plus d'indépendance pour la justice ainsi qu'un intérêt particulier pour l'université algérienne. Cette dernière est, selon l'expert libanais, en proie à de multiples problèmes qu'il faut résoudre dans les meilleurs délais. Kayçar Mustapha a clôturé son intervention en proposant la création d'une cellule de réflexion au plus haut niveau de l'Etat, nécessaire pour réussir des actions de réformes. Au total, le conférencier a énuméré six propositions qui sont, selon lui, nécessaires pour réussir un processus de réformes.