Des dizaines de citoyens se sont rassemblés hier pour bloquer l'avenue Abdelkader dans le quartier d'El-hamri à Oran. Un autre groupe de citoyens a bloqué, au cours de la même journée le carrefour jouxtant le commissariat central de la ville, note-t-on. Ces derniers que nous avons rencontrés se disent déterminés à poursuivre leur action, par laquelle ils entendent revendiquer leur droit à un logement décent. «Il y a parmi nous des sinistrés et des habitants qui ont formulé des demandes de logements depuis les années quatre vingt. Cette situation ne peut plus durer. Les 1300 logements qui devaient être distribués au cours du mois de juin vont profiter à d'autres, aux pistonnés, alors que nous sommes dans le besoin. Toutes les autorités locales sont au courant de nos problèmes, mais elles nous ignorent, c'est contraire aux orientations du président de la République», affirme un groupe de protestataires. A El-Hamri, la circulation a été bloquée en début d'après-midi par des barrages, confectionnés par des objets hétéroclites et des pneus brûlés. La tension était vive et la situation pouvait déraper à n'importe quel moment. Dans la matinée, le wali d'Oran qui avait rencontré la presse à l'occasion du forum citoyen organisé par notre confrère Ouest Tribune, avait affirmé que certains tentent de manipuler les familles de ce quartier populaire en affirmant qu'un quota de logements allait être incessamment distribué. Il avait notamment désigné un imam, qui aurait «incité dans ses prêches au désordre et qui s'expose ainsi à des mesures disciplinaires», a-t-il soutenu. Hier, en fin de journée, la circulation restait difficile dans le quartier où la tension était toujours perceptible.