Jean François Copé, secrétaire général de l'UMP, (Union pour le mouvement populaire), parti de la droite qui détient le pouvoir en France, a achevé hier sa visite de deux jours en Algérie. Une visite éclair au cours de laquelle le leader de l'UMP a rencontré plusieurs responsables algériens, y compris le président de la République Abdelaziz Bouteflika qui lui a accordé une audience dans l'après midi d'hier. Auparavant, M. Copé a été également reçu par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia ainsi que le ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci. L'hôte de l'Algérie a eu également à s'entretenir avec Abdelaziz Ziari, le président de l'APN, nous apprend une source de l'ambassade de France à Alger. Jean François Copé devait aussi animer une conférence de presse dans l'après midi d'hier au siège de Centre culturel français (CCF), néanmoins cette rencontre avec les journalistes algériens a été annulée en raison de changements introduits en dernière minute dans le programme de sa visite en Algérie. On ne saura donc pas grand-chose du contenu des entretiens que le SG de l'UMP a eus avec les autorités algériennes. De plus, faut-il préciser que l'objectif de sa visite en Algérie n'a pas été précédemment communiqué de façon précise par les représentans de l'ambassade française à Alger. Il n'empêche que de l'avis des observateurs, le déplacement du SG de l'UMP dans notre pays est intimement lié avec les présidentielles de 2012 en France. Paris souhaiterait donc s'assurer du soutien d'Alger pour la réélection de Nicolas Sarkozy à la tête de l'Elysée. Les autorités algériennes seraient elles à même de cautionner ce choix? Rien n'est moins sûr et cela au moins pour une raison bien évidente. Il s'agit de la différence d'approche des deux capitales (Algérie et Paris) de la question libyenne qui occupe présentement le devant de l'actualité internationale. Les autorités françaises n'ont pas hésité à opérer une intervention militaire en Libye, en application d'une résolution adoptée en ce sens par le Conseil de sécurité de l'ONU. Cette manière d'agir n'est pas, pour le moins que l'on puisse dire, du goût des dirigeants algériens. Copé rêve d'une nouvelle page de partenariat Dans la matinée d'hier, Jean François Copé a animé une conférence intitulée «la France et les valeurs de la République face à la mondialisation» abritée par le siège de l'Ecole nationale des Sciences politique d'Alger. Au cours de son intervention, il fera part de sa volonté d'ouvrir une nouvelle page de partenariat avec l'Algérie. «Je rêve d'une nouvelle page de partenariat entre l'Algérie et la France», a-t-il déclaré. Il mettra l'accent sur «les nouvelles perspectives» que font siennes les dirigeants de l'UMP dont est issu le président français Nicolas Sarkozy. Des perspectives basées essentiellement sur la conquête de nouveaux marchés à travers le monde à même de faire face, dira-t-il, au nouveau défi de la mondialisation. Celle-ci a provoqué selon l'orateur «un choc terrible au sein de la société française». Et pour cause, il se trouve que la mondialisation n'a pas épargné les français et leur gouvernement d'une série de crises multiformes aux conséquences économiques plus ou moins graves. Parmi ces moments de crises, le SG de l'UMP citera, entre autres, la crise monétaire qui a secoué son pays en 2007. Ajouté à cela les différentes mutations enregistrées au plan international et dans les sillages desquelles Paris n'a pu s'empêcher de s'impliquer comme tel est le cas actuellement avec la situation en Libye. C'est une cagnotte de 160 millions d'euros qui, a titre de rappel, a été dépensée jusque là par Paris dans le cadre de son intervention en Libye. Du coup, et pour renflouer les caisses de l'Etat français, l'alternative de dénicher et de surcroît de nouer des partenariats économiques avec d'autres pays, en particulier avec l'Algérie a valeur, non seulement «de perspective solide mais il s'agit aussi d'un choix stratégique» pour paraphraser Jean-François Copé.