Les représentants des anesthésistes des 48 wilayas ont observé un rassemblement hier devant le ministère de la Santé pour exiger l'ouverture de la porte du dialogue avec leur tutelle. Ces grévistes réclament un statut particulier, le prolongement de la période de formation de trois à cinq ans et la création d'un institut supérieur pour assurer leur formation. Ils demandent aussi un recrutement externe et surtout une couverture juridique. Ces anesthésistes sont venus de plusieurs wilayas telles que Batna, Jijel et Djelfa dans l'espoir de rencontrer le ministre de la Santé. Faute de voir le ministre, ces derniers ont été reçus par Mme Asloun, chargée de la formation. Ils ont refusé de lui parler exigeant la présence du ministre. Chaque wilaya a chargé deux à trois délégués. M. Keddar, un des membres nationaux de la commission, a déclaré : «Nous voulons parler avec le ministre pas avec Mme Asloun. Cette dernière nous a ignorés, nous disant que nous n'avons pas le droit de faire grève, bien que le ministre a indiqué le 30 juin à la télévision que nos revendications sont légitimes et qu'elles seront satisfaites.» Et d'ajouter : «Depuis ce jour rien n'a été appliqué alors que la santé des citoyens est en danger. Les autorités ne font rien pour trouver une solution.» En effet, des centaines de malades attendent d'être opérés. Chaque jour, les rendez-vous de 5 à 10 malades sont reportés. Un des anesthésistes, originaire de Oued Souf, a affirmé que «c'est de l'injustice de nous avoir ignorés et nous avoir sanctionnés. Nous n'avons aucune protection juridique. La plupart de nos collègues ont été mis en prison, bien qu'ils soient innocents. Souvent nous sommes accusés par les malades». Plusieurs anesthésistes ont été licenciés, nous avons vu plusieurs lettres de licenciement, bien que l'affaire ne soit même pas passée en justice. C'est le cas de Djamel, de Djelfa, qui indique «Bien que je participe à la grève, j'assure les urgences mais le ministère m'a sanctionné en me privant de mon salaire. A d'autres collègues qui ont assuré les urgences, le ministère a enlevé la moitié de la paye.»