Le personnel médical spécialisé dans l'anesthésie et la réanimation organise aujourd'hui un sit-in de contestation devant le ministère de la Santé, de la Population et la Réforme hospitalière. Cette action est la deuxième du genre depuis le début du débrayage illimité entamé par la corporation. Les anesthésistes avaient organisé, le 19 juin dernier, un premier rassemblement, qui avait vu la participation de centaines de contestataires venus de différentes wilayas. Cette action, selon le porte- parole du syndicat, n'a pas suscité la réaction de la tutelle, qui a continué à faire la sourde oreille. Pis, les grévistes ont été destinataires de sanctions administratives, notamment des ponctions sur salaire. Sept délégués syndicaux ont été également suspendus de leurs fonctions, dont le délégué du centre hospitalier universitaire, Mustapha Pacha. Cette sanction vient d'être suspendue suite à une note ministérielle reçue par les administrations hospitalières. Les retombées de cette grève ont été ressenties à l'échelle nationale. Une anarchie totale a été enregistrée au niveau des centres hospitaliers publics, à cause de l'annulation de plus de 8000 interventions chirurgicales. Le débrayage des anesthésistes entamé le 7 juin est venu renforcer la perturbation enregistrée depuis le 28 mai, début de la grève ouverte des médecins résidents. Les grévistes sont, pour leur part déterminés à faire valoir leurs droits «légitimes», particulièrement celui relatif à la couverture juridique. Contacté par nos soins hier, M. Boulkhiout, anesthésiste au service de gynécologie du CHU Mustapha Pacha et délégué des anesthésistes de cet établissement a affirmé que la grève est toujours maintenue avec un taux très important de 87% à l'échelle nationale. Outre la couverture juridique, les grévistes revendiquent un statut particulier, le prolongement de la période de formation de trois à cinq ans, avec la création d'un institut supérieur pour assurer leur formation. Ils demandent également de les promouvoir de la catégorie 11 à la 13 sur l'échelle des salaires de la fonction publique.