Le personnel médical spécialisé dans l'anesthésie et la réanimation a décidé de maintenir son mouvement de grève et annonce l'organisation d'un «mégasit-in» pour demain dans l'enceinte hospitalo-universitaire Frantz-Fanon de Blida. Cette action syndicale a pour objectif de dénoncer le licenciement «abusif» dont a été victime un anesthésiste de l'hôpital de Blida Contacté par le Temps d'Algérie hier, le porte-parole de la corporation, M. Mekkid a indiqué que cette action est initiée pour dénoncer le licenciement d'un anesthésiste qui travaillait à l'hôpital de Blida sans passer par la commission paritaire, seule habilitée à décider dans ce genre de situation. Il a affirmé que le limogeage de l'anesthésiste a été décidé par le DG et le directeur des ressources humaines de l'hôpital. L'interlocuteur a ajouté, dans ce sillage, qu'une plainte sera déposée prochainement contre les deux responsables pour licenciement abusif. M. Mekkid a également dénoncé les sanctions administratives dont a été victime le personnel, notamment les ponctions sur salaires. Dans ce cadre, il a précisé que les anesthésistes de 60% des hôpitaux ont été pénalisés par les ponctions sur salaires à raison de 4 à 5 jours, voire de 22 jours par mois. Il appelle à cet effet toute la corporation à serrer les coudes et à se mobiliser autour de leur plateforme de revendications afin de faire valoir leurs droits «légitimes». Le porte-parole des grévistes a également regretté la position de la tutelle qui a rejeté toute négociation avec eux. Mardi dernier, lors du premier rassemblement observé devant le ministère de la santé, une délégation devait prendre part aux négociations avec la tutelle, mais rien n'a eu lieu, car aucun des décideurs ne devait être présent à la réunion. M.Mekkid a rappelé que des négociations non fructueuses ont eu lieu avec le ministère à partir du 21 avril. Selon le même interlocuteur, le ministère a joué double jeu, en interférant un autre syndicat des auxiliaires paramédicaux dans les négociations. En grève illimitée, depuis le 7 juin dernier, le personnel médical spécialisé dans l'anesthésie et la réanimation revendique une couverture juridique, une formation approfondie, la création d'instituts en anesthésie assurant une formation Bac+5 et un statut particulier qui définit clairement leurs droits et leurs devoirs. Concernant le dernier point, le porte-parole a rappelé qu'il a déjà été négocié et finalisé depuis le 21 mars dernier, mais «qu'il n'a pas été promulgué encore». «Le ministère de tutelle nous a rassurés que notre statut sera promulgué avant le 30 juin, or tous les statuts des travailleurs du secteur sont promulgués, sauf le nôtre», a-t-il regretté. Les anesthésistes sont décidés plus que jamais à arracher leur protection juridique. Ils refusent désormais de travailler sans l'encadrement d'un médecin anesthésiste spécialisé, comme des hors-la-loi, tout en se sachant exposés aux poursuites judiciaires en cas d'erreur médicale». Selon lui, sur les 240 hôpitaux que compte le pays, seuls 40 disposent de médecins anesthésistes spécialisés. Les grévistes s'opposent par ailleurs à la dernière décision de la tutelle donnant la possibilité aux infirmiers de passer au rang d'anesthésiste après avoir suivi une formation de deux ans.