Un projet de loi autorisant le multipartisme a été adopté par le gouvernement syrien, a rapporté lundi l'agence de presse syrienne Sana. Le gouvernement «a adopté le projet de loi pour les partis politiques en Syrie dans le cadre des orientations du programme de réformes et dans le but d'enrichir la vie politique, la dynamiser et permettre l'alternance», a indiqué Sana. Selon cette source, ce projet définit «les objectifs et les principes essentiels régissant l'activité des partis, les conditions pour leur établissement ainsi que pour l'obtention d'une autorisation et les règles relatives à leur financement, leurs droits et leurs obligations». La Syrie fait face depuis mars dernier à des contestations populaires réclamant des réformes politiques dans le pays. Les manifestations ont été émaillées de violences qui ont fait plusieurs morts et blessés. Ainsi, l'armée a arrêté plusieurs personnes après des manifestations dimanche soir dans différents quartiers de Damas, a annoncé lundi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), basé à Londres. «L'armée a arrêté dimanche neuf personnes dans le quartier de Hajar al-Assouad et de nombreux autres à Sahniyeh, à Damas», selon l'OSDH, qui dit disposer d'une liste de noms. «Des manifestants réclamant la chute du régime ont défilé dimanche soir à Hajar al-Assouad, de la mosquée al-Rahmane en direction de la rue de la révolution, en réponse à une campagne d'arrestations menée auparavant par l'armée dans la capitale», a ajouté l'OSDH. Samedi, l'armée a arrêté au moins 26 Syriens dans le quartier damascène de Jouber, parmi eux de nombreuses personnes qui regagnaient leur domicile, a-t-on appris de même source. Plusieurs quartiers de la capitale, notamment Roukn Eddine et Qaboune, ont déjà fait l'objet de campagnes de ratissage et d'arrestations, l'armée ayant érigé des barrages autour de certains axes, désormais totalement isolés. Depuis le 15 mars, la répression du mouvement de contestation a fait 1483 morts civils, entraîné l'arrestation de plus de 12 000 personnes et l'exode de milliers d'autres, selon des ONG de défense des droits de l'Homme. Le gouvernement syrien a attribué ces violences à des «gangs armés» voulant déstabiliser la Syrie, dénonçant «un complot étranger». Pour apaiser la situation, le président syrien Bachar El-Assad a annoncé d'importantes réformes, dont notamment la levée de l'état d'urgence, l'amnistie générale, ainsi que l'ouverture d'un dialogue national.