Le Premier ministre russe Vladimir Poutine n'a vu aucune solution militaire au conflit libyen, appelant à un dialogue politique dans le pays, ont rapporté hier les médias locaux. «L'utilisation de la force ne conduira pas à une solution définitive, seulement les processus politiques sont nécessaires», a annoncé M. Poutine lors d'un rassemblement de ses jeunes partisans dans la région de Tver. Le Premier ministre a également avoué qu'il n'avait pas totalement compris comment interpréter les demandes de l'OTAN, qui indiquent que le bloc était prêt à aller jusqu'au bout dans le conflit libyen. «Le mandat de l'ONU n'autorise pas (l'Otan) à lutter contre une des deux parties et à réaliser une victoire sur quelqu'un. Le mandat de l'ONU donne le droit de protéger des civils des frappes aériennes lancées par une des deux parties», a noté M. Poutine. Moscou a depuis toujours accusé l'Otan d'avoir outrepassé les résolutions de l'ONU qui avaient autorisé à établir une zone d'exclusion aérienne au-dessus du pays d'Afrique du Nord. La Russie soutient l'idée d'instaurer une période transitoire en Libye afin de régler le conflit entre les forces de Mouammar Kadhafi et les insurgés, a déclaré hier un responsable du ministère russe des Affaires étrangères, Sergueï Verchinine, lors d'une réunion du Club d'affaires de RIA Novosti. «C'est l'unique issue au conflit libyen», a affirmé M. Verchinine qui dirige le département du Proche-Orient et de l'Afrique du Nord du ministère. Selon lui, un règlement politique de la crise libyenne est encore possible, l'option militaire ayant fait long feu. «La Russie utilisera son grand potentiel [politique] en vue de promouvoir le règlement pacifique du conflit», a indiqué le diplomate, précisant que Moscou poursuivrait à cet effet les négociations avec Tripoli et Benghazi.