Le Mouloudia d'Oran verra-t-il le bout du tunnel ou est-il condamné à vivre une déchirure qui pourrait le pousser à vivre une saison difficile ? C'est la question que se posent les hamraoua qui ne savent plus quel saint conjurer pour voir les dirigeants et l'opposition accorder leurs violons et ramer dans le même sens. Cette situation n'est pas née d'hier. Elle remonte à l'élimination de l'équipe de la coupe d'Algérie, après un parcours flatteur même en championnat. Le fragile équilibre mis en place au prix de concession de part et d'autre a volé en éclats, provoquant la destitution du coach Cherif El-ouezani et le réveil des vieux démons qui ont commencé leur travail de sape. Et au lieu de se mettre autour d'une table pour rétablir la sérénité, les dirigeants et l'opposition ont commencé leur guerre à fleurets mouchetés, qui a connu son apogée après la fin du précédent exercice. Et au moment où les autres équipes faisaient leur bilan et entamaient la phase de recrutement, au MCO on continuait à se tirer dessus, à chercher des poux sur la tête d'un chauve. Les joueurs ciblés pour venir renforcer l'équipe, effrayés par les échos de la guerre fratricide qui rongeait le MCO, ont tous choisi des horizons plus cléments et des clubs qui pouvaient leur assurer le calme et la possibilité de relancer leurs carrières. Pire encore, les cadres de l'équipe, qui attendaient un geste des dirigeants, ont préféré tourner casaque et aller monnayer leur talent ailleurs. La crise financière que connaît le club est venue aggraver la santé de l'équipe que ne pouvait requinquer l'arrivée du coach français Alain Michel, annoncé à grandes pompes comme le messie pouvant donner des couleurs à cette bâtisse malade. Sitôt arrivé et sitôt reparti après avoir constaté la gabegie qui régnait dans l'édifice, le manque de discipline et le peu d'engagement des joueurs appelés à reprendre les entraînements avec des poches rongées de toiles d'araignées. Mais qui est ce joueur qui peut engager la moindre petite foulée quand il sait qu'il risque de ne pas voir, pour bientôt la couleur de son argent ? L'ardeur des quelques éléments qui attendaient un geste des dirigeants a été refroidie et aujourd'hui tous sont à l'écoute de propositions venues d'ailleurs. On attendait un hypothétique départ de Aouedj et Belaïli en Europe pour tenter de renflouer les caisses du club. On attendait un geste des pouvoirs publics sous forme de subvention pour respirer. Mais toutes ces attentes sont vaines puisque la DJS ne veut pas prendre le parti d'une quelconque aile. On bloque la subvention au motif d'assemblée générale non tenue et on tarde à autoriser la tenue de cette AG. Un quiproquo qui risque d'emporter dans son sillage le peu de stabilité qui reste encore. La guerre que se livrent les clans qui se disputent les rênes du MCO ne semble pas prendre fin avec le départ annoncé et non assumé du président Mehiaoui. Ce dernier parti à l'étranger pour des soins attend un geste de Djebbari pour lui céder ses actions et se retirer des affaires du club. Mais Djebbari, ne veut point abouler le fric. Il attend une intronisation qui passerait par l'assentiment de l'assemblée générale, qui elle n'ayant plus la même influence qu'elle avait avant le professionnalisme, ne pourra pas influer sur le cours des choses. Et pendant ce temps, après Berradja, Belabbes, et Aissaoui, le MCO risque de perdre Benattia, et ses deux perles, Belaïli et Aouedj qui iront tenter leur chance ailleurs sans que le club ne profite de leur transfert. Certains ont semé le vent mais c'est le MCO qui récolte aujourd'hui la tempête. Et sans un geste salutaire qui ne vienne dans les prochains jours, un club, vieux comme le temps, risque de partir à vau-l'eau par la faute de ceux qui prétendent l'aimer, mais qui n'ont rien fait pour le sauver…