Une trentaine de responsables d'agences de voyages se sont rendus hier au siège de la direction régionale d'Air Algérie à Alger dans l'espoir de décrocher des places dans le vol programmé aujourd'hui vers Djeddah. «Une information qui a circulé sur la programmation de ce nouveau vol ce lundi à partir d'Alger a fait venir tous les agents qui espèrent avoir des places pour leurs clients» nous affirme le directeur d'une agence de voyages rencontré sur le lieu. On approche de la deuxième quinzaine du mois sacré de Ramadhan où l'on constate, habituellement, une forte tension sur les départs vers les lieux saints pour effectuer le rituel de la Omra, dit aussi «petit pèlerinage». La désorganisation commence à se mettre en place à quelques jours des départs massifs des citoyens. «Tout le monde est responsable de cette désorganisation», dira un autre agent. Pour eux, l'office national du hadj et de la Omra est défaillant sur toute la ligne. Il ne fait pas son travail et n'intervient pas pour résoudre les problèmes mais plutôt pour acculer les agences de voyages, même lorsqu'il s'agit de l'organisation de ces rendez-vous sensibles. Les agences payent 750 DA dinars pour chaque pèlerin à l'office. «Il y a au minimum 100 000 personnes qui font le déplacement vers les lieux saints. Que fait l'office avec tout cet argent s'il n'aide pas les pèlerins sur place ni les agences dans leur travail de préparation ?», s'interrogent-ils. «Au lieu de suspendre l'activité des agences défaillantes, l'office bloque l'octroi des visas au niveau du consulat d'Arabie saoudite et nous traite de voleurs. Une attitude déplorable de la part d'une institution étatique», dénoncent-ils. En dépit des assurances du PDG d'Air Algérie sur la mise en place de toutes les conditions nécessaires pour assurer la réussite de ce rendez-vous, on assiste à un «marchandage» des places entre les agences de voyages et les cadres de la compagnie. «J'ai demandé 250 places, la compagnie m'en a accordé 150 seulement. Aujourd'hui, on essaye de réduire mon quota pour donner ces places à d'autres agences. Le comble c'est qu'on me demande d'aller négocier avec l'agence qui cherche des places pour ces clients. Allez comprendre», se révolte un agent de voyage, qui souligne que toutes les compagnies proposent des départs vers les lieux saints et que les places sont largement disponibles. «Le gain facile» Le comportement des agences de voyages est également mis à l'index. «Le secteur est envahi par des incompétents et des personnes qui n'ont rien à voir avec le métier. Ces gens cherchent le gain facile sans se soucier de la qualité du service et des autres conditions qu'il faut remplir pour réussir ce travail. Ça nous porte préjudice à tous», dénoncent-ils. Pour eux, la saison de la Omra a été bien préparée pour les agences «qui s'y sont prises à temps». «Nous avons demandé les visas bien à l'avance, fait les réservations dans des hôtels proches des lieux saints, et réservé des places selon les demandes que nous avons eu et surtout selon les capacités qui nous sont offertes», ont-ils expliqué. «Les retardataires ont toujours tort. Ceux-là réservent dans des hôtels moins chers car ils sont trop loin, et tentent d'avoir des places dans les avions à la dernière minute, au risque même de perturber les autres.» «Le contrôle est défaillant. Il n'y a pas de garde-fou», dénoncent-ils. Un travail de sélection a été entamé depuis l'année dernière par la commission nationale des agréments de voyage pour «nettoyer le secteur». Quelque 90 agences de voyages ont déjà vu leur agrément retiré et 80 autres sont en instance pour complément d'information.