La petite monnaie semble être le problème de tous, commerçants, gérants de services et citoyens. Si les premiers sont toujours à sa recherche pour faire l'appoint, les seconds boudent les petites pièces de 50 centimes, 1 et 2 dinars jugées encombrantes. Les receveurs des transporteurs rencontrent des difficultés à rendre la monnaie du fait que les passagers, en majorité, présentent des billets de 200 DA ou des pièces de 100 DA pour un ticket de 10 ou 15 DA. «Chaque jour, je fais le change de plus de 3000 DA», dit un receveur de bus confronté à des situations difficiles avec les usagers. Il est souvent contraint soit de rendre la monnaie à la fin du trajet du voyageur soit perdre 5 dinars. Il n'y a que les marchands de fruits et légumes qui, au lieu de rendre une pièce de 5 DA, arrondissent les prix à la dizaine de dinars. A défaut, ils proposent à leurs clients généralement quelques grammes de plus pour arrondir le poids et faciliter la monnaie. Certains évitent d'annoncer le prix au kilogramme mais toujours la quantité d'un produit pour 50 DA ou 100 DA. C'est toujours 100 DA les 3 kg de pommes de terre, 50 DA les 2 ou 1,5 kg de carotte. Si la tension est palpable pour les pièces de 10, 20 et 50 DA, pour les autres c'est plutôt l'inverse car elles sont disponibles en quantités suffisantes au niveau de tous les commerces de la wilaya. En effet, depuis que les boulangers ont augmenté le prix de la baguette ordinaire à 8,50 DA, les pièces de 1 et 2 DA ont fait leur réapparition alors que l'on ne trouvait cette monnaie qu'au niveau des prestataires de services qui taxent la photocopie d'un document à 3 DA. Certains citoyens boudent ces petites pièces devenues encombrantes. «Moi, je rends la monnaie mais, c'est le client qui refuse de la prendre», dit Abdelkader, gérant d'un cybercafé, qui assure aussi la photocopie de documents. La petite monnaie est rendue régulièrement au niveau des pharmacies où l'on retrouve jusqu'aux pièces de 50 centimes. «Les clients prennent les pièces de 5, 10 et 20 DA et abandonnent les autres sur le comptoir», dit un vendeur en pharmacie. «Je ramasse les petites pièces quand j'achète du pain mais je vide mes poches dès que je rentre chez moi», avoue Mohamed, un père de famille dont la fillette de quatre ans adore remplir sa tirelire. «Elle vide sa tirelire pratiquement chaque semaine lorsque son oncle maternel pharmacien vient à la maison», dit-il. Ces pièces sont boudées parce qu'elles n'ont presque aucune valeur. «On ne peut rien acheter avec 1, 2 et même 5 dinars», disent ceux qui refusent de prendre cette monnaie. Certes, si la petite monnaie est à tous les niveaux, la rareté des billets de 200 DA engendre quelques malentendus entre les commerçants et les clients.