La situation dans laquelle baigne le secteur des travaux publics au niveau de la wilaya de Tizi ouzou est plus que paradoxale. En effet, avec un réseau routier estimé à plus de 4805 km, soit 5 fois supérieur à la moyenne nationale, et géré par 11 subdivisions territoriales, avec une enveloppe conséquente, plusieurs axes routiers sont encore impraticables à ce jour et suscitent inévitablement la colère des habitants des régions concernées. Le réseau routier de la wilaya de Tizi Ouzou est composé de 605 km de routes nationales, 652 de chemins de wilaya et 3548 de chemins vicinaux pour un parc automobile d'une consistance de plus de 200 000 véhicules, dont environ 30 000 poids lourds. Rien que durant le dernier quinquennat, plus de 80 opérations ont été inscrites au profit de la wilaya de Tizi Ouzou pour une autorisation de programme (AP) globale de plus de 22,83 milliards DA, dont près de 20 milliards ont été consommés. En la matière, 4 milliards DA ont été consommés durant la seule année 2009. Dans le cadre du plan quinquennal 2009/2014, le secteur des travaux publics a bénéficié d'une autorisation de paiement de 71,2 milliards DA, dans laquelle sont inscrits de nombreux projets structurants. Parmi ces derniers, citons l'aménagement de la RN12 Tizi Ouzou-Azazga en axe autoroutier, la construction de la rocade Nord, l'évitement de la ville d'Azazga, la déviation de la ville de Boghni, la réalisation d'un épi de protection du port de Tigzirt et la pénétrante vers l'autoroute Est-Ouest qui, à elle seule, est dotée d'une enveloppe de près de 52 milliards DA.
Plusieurs routes sont toujours impraticables La mobilisation d'importantes enveloppes financières pour le secteur des travaux publics, secteur qui constitue le plus important levier en matière de développement, ne rime pas toujours avec la fin de la souffrance des usagers de certains axes routiers qui sont dans un état de dégradation avancée et qui attendent leur revêtement depuis plusieurs années. Plusieurs cas illustrent cette situation des plus intenables, et qui plus est, suscite la colère des populations. C'est le cas de la route qui dessert le village Taza, dans la commune de Larbaâ nath Irathen. Cette dernière est dans un tel état que la parcourir est devenu un véritable cauchemar pour l'ensemble des usagers et des automobilistes en particulier, et surtout pour les transporteurs de voyageurs qui font plusieurs va-et-vient chaque jour que Dieu fait. Ayant donc attendu des années durant et ne voyant rien venir, les habitants de ce village dont le nombre avoisine le millier sont directement passés à l'action à la fin du mois de juillet dernier en procédant à la fermeture de la RN 25 deux jours durant. Ils réclament la réfection du chemin, seul moyen de mettre fin au calvaire qu'ils vivent quotidiennement. Même topo du côté de la commune de Bouzeguène, localité située à environ 60 kilomètres à l'est de la capitale du Djurdjura. Là aussi, plusieurs routes sont dans un état de dégradation avancée. C'est le cas de la route qui dessert le village Ibekarène et qui passe par deux autres villages, à savoir Aït Said et Ibouyesfene, sur une longueur d'environ quatre kilomètres. Son état est tel qu'il faut fouiller un peu dans le vocabulaire pour pouvoir trouver les mots justes à même de le qualifier. Les nids-de-poule et autres crevasses marquent cette route qui attend son revêtement. Même les routes nationales n'échappent pas à cet état de fait. La RN 71 constitue à cet égard un cas bien spécifique. Délaissée depuis longtemps, cette route nationale est décrite comme une boucle sur les ¾ de la wilaya de Tizi Ouzou. Avec sa longueur de 117 kilomètres, la RN 71 assure la liaison entre le massif côtier (d'où son appellation de route des crêtes), le massif de l'Est où elle désenclave l'arrière-pays compris entre Azaga, Fréha et Aghribs, et enfin le Djurdjura à la limite du massif kabyle. Cet axe qui prend naissance dans la wilaya de Boumerdès croise tous les grands axes structurants dont la RN 73, la RN 72, la RN 12, la RN 15 et la RN 30, ainsi que les axes secondaires. Un peu plus haut que les communes de Mizrana, Makouda, Boudjima et Iflissen dont elle travers les territoires, notamment le tronçon allant du lieudit la Crête en passant par le village Ichahriouène, Tikorabine, El Tenine, Tissira Ikerdoudène jusqu'à Abizar, dans la commune d'Aghribs, l'état de cette route laisse à désirer. A certains endroits, il est impossible pour une petite voiture de passer tant les crevasses sont profondes.