C'est en présence de Me Fedegue, avocat du bâtonnier d'Alger, Me Sellini, que les magistrats ont prononcé le renvoi de cette audience. Les magistrats ont invité le plaignant, Me Boudiaf Mustapha, à répondre aux arguments avancés par le bâtonnier poursuivi pour «suspension arbitraire et exécution de la délibération du conseil de l'ordre des avocats qui a rejeté cette suspension». Le différend opposant Me Boudiaf Mustapha au bâtonnier d'Alger ne semble pas connaître d'épilogue. En effet, et suite aux requêtes introduites par les deux parties, le tribunal a invité le plaignant, Me Boudiaf Mustapha, à apporter des précisions suite à la réponse formulée par l'avocat du bâtonnier et dans laquelle ce dernier considère que «la démarche de Me Boudiaf est infondée du fait de l'absence d'un document prouvant ses déclarations». Autrement dit, le bâtonnier, à travers cette manœuvre, aurait incité les magistrats à inviter «le plaignant à avancer des arguments probants pour prouver le caractère caduc relatif à la suspension dont il a fait l'objet le 25 avril». Sur cette question, Me Boudiaf précise que «la décision prise unilatéralement par le bâtonnier est contraire à l'article 125 du code et qui fait allusion à l'homologation de la décision dans un délai d'un mois», précisant que «le conseil qui a siégé le 22 mai, soit un peu moins d'un mois, était dans l'impossibilité d'avaliser conformément aux textes, donc, la seul alternative qui leur restait est de rejeter la décision de suspension jugée arbitraire, émise par le bâtonnier». Pour l'heure, Me Boudiaf estime que son combat est légitime et, dans le sillage de ses déclarations, il précisa que «Me Sellini, en refusant de délivrer le document (délibération du conseil de l'ordre) à la justice, manœuvre dans le but de gagner du temps mais je pense que c'est à lui de remettre ce document car il émane d'un conseil dont il est membre». Il faut savoir que cette délibération du conseil de l'ordre des avocats devrait être délivrée par le bâtonnier et non par le plaignant. Dans sa requête, Me Fedegue a indiqué «qu'en l'absence de cette délibération, la requête (exécution de la délibération stipulant le rejet de cette suspension) de Me Boudiaf n'est pas fondée». Il faut rappeler que Me Boudiaf a fait l'objet d'une suspension, le 25 avril dernier, suite à des déboires avec une cliente à propos de l'acquisition d'un local sis rue Charras (Alger-Centre). A l'issue de ce procès frappé de lenteur, Me Boudiaf se proclame blanc comme neige et, dans ce sens, a lancé un défi au bâtonnier et au ministère public les invitant à «prouver qu'il a fait l'objet d'une quelconque poursuite judiciaire, une des raisons pouvant légaliser la décision de suspension dont je fais l'objet d'une manière totalitaire».