Bien que le parti du Front islamique du salut (FIS), dissous en 1991, n'ait pas été réhabilité dans son statut politique comme l'espéraient certaines parties en Algérie, l'activisme de ses membres ne reste pas en déclin pour faire l'actualité des événements. En effet, les anciens prédicateurs de l'ex-FIS, graciés dans le cadre de la réconciliation nationale, se mobilisent aujourd'hui pour la fermeture des débits de boissons alcoolisées en Algérie. «Le nombre de crimes s'est multiplié, les bagarres sont de plus en plus nombreuses (...) et de plus en plus de personnes ont le diabète à cause des magasins de vente de vins et liqueurs», indique un communiqué daté du lundi 4 octobre et signé conjointement par Abdel Fatah Zeraoui Hamadache, membre de la campagne mondiale contre l'agression et El Hachemi Sahnouni, ancien cadre du parti islamiste dissous. C'est ainsi que les anciens prédicateurs de l'ex-FIS lancent des appels, valident des fatwas et réactivent leurs réseaux à travers les mosquées. Tout en se présentant comme les initiateurs du «Réveil libre des enfants des mosquées d'Algérie», les initiateurs de la campagne en question, encouragent les comités de quartiers populaires à signer des pétitions de protestation et à les déposer auprès des autorités concernées pour exiger la fermeture «définitive» des magasins proposant des vins et liqueurs. Ces derniers sont pour les auteurs du communiqué à l'origine de tous les maux de la société algérienne. Ils ont «corrompu notre jeunesse, détruit ses principes et ses valeurs islamiques», insiste le communiqué. Depuis quelques mois, les descentes punitives organisées par des jeunes des quartiers populaires contre les marchands de vins et liqueurs se sont multipliées. Les patrons de ces commerces sont actuellement nombreux à travailler clandestinement même en ayant toutes les autorisations nécessaires pour exercer. Si certaines évoquent l'islamisme rampant, d'autres pointent du doigt l'absence de l'Etat dont la mission est de les protéger d'éventuelles représailles.