Le militantisme de Francis Jeanson lors de la guerre de Libération nationale et sa mission à la tête du réseau «Jeanson, porteurs de valises» a été une nouvelle fois mis en exergue, hier, par M. Amar Belkodja et Saada Messous, deux historiens algériens. L'historien et ancien journaliste, Belkhodja, s'est longuement exprimé sur la participation massive de l'élite intellectuelle française dans le combat mené aux côtés de la Révolution algérienne. Dans une communication animée lors d'une conférence intitulée «Hommage au philosophe Francis Jeanson», il a indiqué : «Notre présence est importante aujourd'hui. Je trouve que c'est important de montrer à la génération actuelle les personnes qui ont adhéré à la cause algérienne.» Il a ajouté que «ces personnalités qui on choisi de se battre pour les idéaux algériens, méritent d'avoir un double hommage». M. Belkhodja a évoqué le parcours militant de Jeanson à travers plusieurs œuvres comme Notre guerre, paru en 1960, où il s'était engagé auprès des combattants algériens en créant un réseau permettant de collecter et transférer les fonds pour les militants du Front de libération nationale. Francis Jeanson a été désigné président du conseil de département d'Oran. Une désignation qui lui a valu humiliation et mépris de la part des Français, a fait savoir M. Belkhodja qui a cité d'autres noms qui se sont engagés avec la cause algérienne, tel que Relond Millet qui a vécu à Relizane où il s'est montré sensible avec les Algériens qui l'ont d'ailleurs surnommé «le père des pauvres». Il a cité aussi Jacques Charby, membre du réseau et qui avait écrit un roman Les porteurs d'espoir, parlant sur les témoignages et des réseaux de soutien au FLN pendant la Guerre d'Algérie. Pour sa part, Saada Messous, invité à cette conférence organisée par l'association Machaâl El-Chahid, lui aussi passionné par les écris de Francis Jeanson, a indiqué : «Je ne peux pas apporter un témoignage direct sur Francis Jeanson, mais je ne peux être insensible au fait qu'il a témoigné sur le recours des forces coloniales à la torture. Francis Jeanson était un résistant en sens propre du terme», a-t-il reconnu. Revenant sur le réseau «porteurs de valises» qu'il a qualifié comme étant un «nerf de la guerre». Sans cette organisation, il ne pensait pas que l'Algérie aurait pu accéder à l'indépendance. «Si l'Algérie était sortie victorieuse de cette guerre, c'est grâce aussi et en partie à ses porteurs de valises», a-t-il indiqué. M. Messous s'est dit «ému par une telle cérémonie et recueillement». Il est à noter que l'association Machaâl El-Chahid prévoit un programme très riche, aujourd'hui, une conférence sur les évènements du 17 Octobre animée au forum d'El Moudjahid.