Le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS) estime qu'un embargo médiatique à l'international a été organisé par le Maroc autour de la question du Sahara occidental, avec la complicité des puissances étrangères, notamment la France et l'Espagne, pour la détourner de sa voie naturelle. Cet embargo est tel que l'opinion occidentale réduit à présent la question à un différend entre l'Algérie et le Maroc, alors que, selon l'ONU, il s'agit bel et bien d'un problème de décolonisation, d'un peuple réclamant son indépendance. Ce silence médiatique complice a été accentué dès le début de cette année avec «le printemps arabe», qui a vu des peuples luttant contre leurs dirigeants, et qui continue de monopoliser l'attention des médias les plus influents en Europe, en Amérique ou au Moyen-Orient. Conscients que «le printemps arabe» signifie aussi des peuples luttant pour leur indépendance, le Comité s'est employé à dépoussiérer le dossier sahraoui. C'est donc pour casser ce «mur du silence», en collaboration avec l'ambassade de la République sahraouie à Alger, qu'ils ont décidé d'organiser la Deuxième conférence internationale d'Alger sur «Le droit des peuples à la résistance : le cas du peuple sahraoui». La rencontre, après des préparatifs qui ont duré six mois, aura lieu les 29 et 30 octobre à l'hôtel Dar Diaf de Bouchaoui. Le programme a été rendu public, hier, au cours d'une conférence de presse tenue au siège du CNASPS, au 6e étage de l'annexe Krim-Belkacem de l'APC d'Alger-Centre. Les organisateurs ont invité 350 personnalités (150 Algériens, 100 Sahraouis et 100 étrangers) entre universitaires, intellectuels, politologues, juristes et journalistes. L'invité de marque sera Adolfo Perez Esquivel, artiste argentin, prix Nobel de la paix (1980) pour son action en faveur de la défense des droits humains. Les participants auront à adopter une déclaration finale où il sera exigé de l'ONU «l'application rapide de ses recommandations qui toutes appellent à un référendum d'autodétermination» sous sa surveillance. Il sera aussi question, indique-t-on, de dénoncer la spoliation systématique des ressources naturelles du pays par le Maroc, avec notamment la complicité de l'Union européenne (UE), dont la position sur la solution du conflit reste très ambiguë et même partiale, en faveur du Maroc, en contradiction avec le droit international et les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l'ONU. La prochaine conférence vient après celle organisée en 2010 sur le même sujet et qui a connu «un relatif succès». Le Sahara occidental est le dernier pays colonisé sur le continent africain. Occupé par l'Espagne dès 1886, il passe sous contrôle marocain à partir de 1975. Avec l'appui de l'ONU, le Polisario réclame depuis longtemps le droit des Sahraouis à disposer d'eux-mêmes. Le Maroc, de son côté, s'en tient à un statut de «large autonomie» dans le cadre du royaume, une solution qu'il tente d'imposer avec l'aide de l'UE notamment.