Le fervent partisan de la cause sahraouie, l'eurodéputé espagnol Willy Meyer a été agressé hier à sa descente d'avion à l'aéroport d'Al Ayoune par la police marocaine. Le parlementaire européen qui venait de Las Palmas en compagnie de l'avocat José Perez Ventura, candidat communiste au Parlement de Santa Cruz de Tenerife, a été violemment reconduit par des policiers dans l'avion au moment où il descendait la passerelle. A son retour à Las Palmas, où il avait été admis à l'hôpital pour contusion, un grand nombre de journalistes étaient là pour relater cet incident qui n'est pas le premier qu'un parlementaire européen ou espagnol subit au Sahara occidental. Les autorités marocaines ont réservé ce même traitement à un certain nombre de ses collègues espagnols et européens qui ont été refoulés brutalement ou empêchés de quitter l'avion à leur arrivée dans la capitale sahraouie. C'est notamment le cas de Mme Rosa Diez, députée de gauche, qui avait été expulsée sans ménagements d'Al Ayoune où elle s'était rendue pour s'informer de la situation des droits de l'homme après la prise d'assaut de Gdeim Izik, en novembre 2010. Willy Meyer, qui a eu souvent des heurts de ce genre avec les autorités marocaine, prévoyait de rencontrer l'indépendantiste sahraouie, Aminatu Haider, qui l'attendait à l'hôpital d'Al Ayoune. Connu pour son soutien sans réserve à la cause sahraouie, au Parlement européen ainsi qu'aux côtés d'associations de soutien au Front Polisario, il est classé sur la liste noire des «ennemis de la cause sacrée du Maroc». Après avoir pris connaissance de ce grave incident qui ne manquera pas de faire réagir aussi le Parlement européen, le ministère espagnol des Affaires étrangères est entré en contact avec Willy Mayer pour s'informer de son état de santé et recueillir sa déposition. Le gouvernement espagnol devait publier, hier soir, un communiqué dans lequel il condamnerait l'agression contre ce parlementaire européen. L'ambassadeur marocain à Madrid, le transfuge du front Polisario, Ahmed Souilem, devrait être convoqué au ministère dirigé par Mme Trinidad Jimenez, laquelle a effectué, le 26 octobre, sa première, et sans doute sa dernière, visite officielle au Maroc, son parti le PSOE devant perdre les élections parlementaires du 20 novembre prochain.