«Nous attendons nos actes de propriété depuis plus de 17 ans et l'Agence foncière d'Oran, pourtant condamnée par la justice à nous les fournir, fait toujours la sourde oreille», ont indiqué des bénéficiaires de lots de terrain acquis en 1994, rassemblés hier devant le siège de l'agence. Ces derniers dénoncent le silence de cette institution de la wilaya «qui continue de tergiverser malgré une décision de justice en notre faveur, l'obligeant à nous établir ces documents et à nous verser une astreinte de dédommagement de 5000 DA/jour», diront des protestataires. Ils estiment dans une lettre adressée à la présidence de la République et au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales qu'ils ont rempli toutes les obligations contractuelles de l'acquisition en s'acquittant du prix de l'assiette et des frais d'enregistrement. «L'Agence foncière refuse de nous remettre nos actes de propriété et exige de nous aujourd'hui le paiement d'un supplément fixé conformément au nouveau prix du mètre carré. C'est une aberration et de la hogra. Ces terrains, nous les avons achetés et payés dans les délais fixés par l'agence elle-même. Pourquoi payer une seconde fois ? Si l'Agence foncière a fait preuve de mauvaise gestion de son patrimoine, nous ne devons pas en payer le prix», diront-ils. Un protestataire fera remarquer qu'il a touché, au titre de la première tranche de l'astreinte de dédommagement, un montant de 400 000 DA, «mais cela n'a pas poussé l'agence de gestion et de régulation foncière de la wilaya à me régulariser. C'est un non-sens», dira-t-il. Il y a quelques jours, certains citoyens ont reçu la visite d'un huissier de justice qui les a sommés de payer les frais d'acquisition des lots de terrain avant poursuite judiciaire. «De quels lots parlent-ils ? Ils nous prennent pour qui, c'est une aberration», avouent les protestataires qui se disent décidés à poursuivre leur mouvement de protestation jusqu'à l'obtention de leurs titres de propriété. «Nous avons avisé toutes les autorités locales et centrales. L'Agence foncière qui a excellé dans le sponsoring de clubs de football et de manifestations sportives ne doit pas nous utiliser pour éponger son déficit. Si ses responsables ont fait preuve de mauvaise gestion, ils doivent payer, ce n'est pas à nous d'assumer leurs erreurs», ont indiqué des protestataires qui ont tenté vainement de rencontrer le chef de daïra, «retenu par des obligations professionnelles», dira un responsable de cette institution. «Nous observerons d'autres sit-in et d'autres rassemblements. On ne voit pas pourquoi la loi est appliquée dans toute sa rigueur dans les autres wilayas et pas à Oran. Ils ont fixé les conditions de vente, nous les avons remplies et nous avons payé dans les délais, à eux maintenant d'assumer leurs responsabilitésé, diront des protestataires.