L'Algérie a engagé la lutte contre le sida et les infections sexuellement transmissibles depuis plus de vingt ans. Le processus de planification stratégique dans lequel elle s'est inscrite s'est traduit par l'élaboration et la mise en œuvre du Plan national stratégique 2008-2012 qui orientera la lutte durant les cinq prochaines années. «La lutte contre le sida est dirigée sur 4 axes : coordination, prévention et surveillance de l'épidémie et prise en charge globale», explique le professeur Kamel Aït Oubelli. Ainsi, le plan national stratégique s'appuie en premier lieu sur le renforcement de la coordination nationale, le plaidoyer, le partenariat et les capacités de mobilisation des ressources dans le cadre des «trois principes». En deuxième lieu, il est judicieux de consolider les interventions de prévention IST/VIH/SIDA et la promotion du conseil et dépistage volontaire dans le cadre de l'accès universel. En troisième position, l'Etat se doit de soutenir la prise en charge globale des personnes vivant avec le VIH et enfin de renforcer la surveillance de l'épidémie et la recherche. Selon le Dr Aït Oubelli, «la prévention contre le sida en Algérie se caractérise par quatre points forts, à savoir l'expérience des praticiens qui est de plus de 25 ans, le haut engagement politique, l'implication multisectorielle et la coopération bilatérale des autres pays.» Il est à souligner que l'Algérie était présente à toutes les rencontres internationales sur le sida organisées par l'Unesco, l'ONU, l'Unicef et l'OMS, et qu'elle a adopté les engagements internationaux, comme la session extraordinaire de l'assemblée générale des nations unies en juin 2011. Par ailleurs, les institutions publiques se sont mobilisées pour faire passer le message sur la maladie, et c'est ce que l'on observe au niveau du ministère des Affaires religieuses qui a encouragé les prêches sur le sida. Le ministère de l'Education a établi un programme d'enseignement et de sensibilisation sur l'épidémie, la transmission, la prévention. «Objectif zéro» est le thème de la campagne mondiale contre le sida cette année à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre ce fléau, soit zéro nouvelle contamination, zéro discrimination et zéro décès. Le ministère fait état d'une instruction en vertu de laquelle toute personne peut accéder à la prévention et aux soins quel que soit son statut. S'agissant du traitement, les antiviraux sont efficaces sur la diminution de la charge virale et la trithérapie donne de bons résultats. Toutefois, le Dr Aït Oubelli émet un bémol sur le traitement : «La trithérapie est un traitement à vie, a beaucoup d'effets secondaires et n'est pas un traitement curatif», précise-t-il. En effet, le malade sous trithérapie ne guérit pas, c'est uniquement la progression du virus qui recule. Le traitement est également très coûteux et la vigilance et la prévention sont les meilleurs moyens de venir à bout de cette maladie. Enfin, il a rappelé que la célébration officielle de la journée mondiale du sida par le ministère de la Santé et de la réforme hospitalière aura lieu aujourd'hui à Sidi Bel Abbès à l'université de Djilali-Liabès.