Le relèvement des pensions et des allocations de retraite, décidé lors du dernier Conseil des ministres, a été qualifié de «mesure de soulagement» par les retraités. «Ce n'est pas ce qu'on attendait mais je pense que ces augmentations vont soulager beaucoup de retraités face à la cherté de la vie de plus en plus insupportable et à l'effet inflationniste difficile à maîtriser», nous a indiqué un retraité. «Les catégories les plus vulnérables sont celles ayant bénéficié des mesures de départ avec une retraite anticipée ou sans condition d'âge au moment des dissolutions d'entreprises», a-t-il ajouté. Ces sentiments de soulagement et de satisfaction n'empêchent pas les retraités de faire preuve de scepticisme et de s'interroger sur l'application de ces mesures. «En 2006, il y a eu une décision du chef de l'Etat sur l'augmentation de toutes les pensions de retraite à 10 000 dinars mais nous avons vu des cas de retraités lésés dont les pensions sont toujours inférieure à ce montant. Nous avons peur que ça ne se répète», dira un autre retraité. «Les retraités ont demandé un hausse de 40% et obtenu 30% alors que tous les salaires ont été revus à la hausse cette année et à des taux assez importants, jusqu'à 80% pour certaines catégories. Je me demande pourquoi les retraités n'ont pas droit à ce même traitement ?», regrette un autre. L'augmentation avec effet rétroactif, telle qu'elle a été suggérée par les retraités est également relevée au lendemain des décisions. «Nous n'avons pas de hausse avec effet rétroactif comme nous l'avons souhaité. Nous espérons que la hausse annuelle du mois de mai sera importante et pourra combler les lacunes actuelles», dira un autre. Certains exigent plus d'explications sur ces mesures. «Il faut bien expliquer qui bénéficiera de ces augmentations et comment pour mieux comprendre car ce n'est pas encore clair pour nous», a-t-il ajouté. «Ça évitera les confusions et les mauvaises interprétations.» Au niveau de la Fédération nationale des retraités, M. Ahmed Gadiri, secrétaire national à la FNTR, a affiché «la satisfaction de son organisation» de ces décisions. «Nous sommes satisfaits», a-t-il dit. «Nous avons demandé une hausse de 40% avec palier dégressif et obtenu 30% avec effet dégressif», a-t-il indiqué. Cette mesure exceptionnelle permettra ainsi de revoir les pensions des retraités et les allocations des personnes ayant travaillé moins de 15 ans. Selon M. Gadiri, les allocataires ont bénéficié d'une augmentation de 30% alors que les pensions des retraités minimales atteindront 15.000 dinars à partir de janvier 2012. «La pension est l'équivalent de 75% du SNMG, ce qui veut dire que les retraités qui perçoivent actuellement une pension la plus faible c'est-à-dire 11.250 dinars auront 13.500 dinars en janvier avec la hausse du SNMG en plus des 1500 DA d'augmentation donc il atteindront 15 000 dinars», a-t-il expliqué. Sur la non-application de l'effet rétroactif de janvier 2010, comme l'a souhaité la FNTR, notre interlocuteur dira que «cela n'a pas eu lieu en raison de la hausse du SNMG». «Mais les augmentations son( très conséquentes et vont ce faire sur le budget de l'Etat, ce n'est pas rien», a-t-il ajouté. M. Garidi affirme qu'il va y avoir une réunion du conseil d'administration dans les prochains jours pour décider de l'augmentation annuelle des retraités pour 2012. Aucun taux n'est encore avancé mais on table sur 10% comme cela a été le cas l'année précédente. Un communiqué de la FNTR précise qu'un million de retraités verront leur pensions atteindre 15 000 dinars alors qu'ils percevaient avant entre 7000 et 8000 dinars, 450 000 retraités et allocataires qui touchaient 15000 DA ou moins auront un relèvement de 30% soit une hausse entre 1050 DA et 4550 DA au lieu de 3500 DA pour les allocataires et 4500 DA pour les pensions de retraites. Le communiqué souligne que les membres de la fédération estiment que «ces hausse sont les bienvenu»s mais reconnaissent qu'elles ne sont pas suffisantes pour couvrir les besoins imposés par la cherté de la vie». la FNTR interpelle le gouvernement pour la satisfaction des autres revendications, à savoir «la révision de la loi 83-12 relative à la retraite notamment en ce qui concerne les droits acquis de la majoration pour conjoint, la pension à 100% du SNMG, le coefficient de l'actualisation, l'annulation de la retraite proportionnelle, et de trouver une solution à cette catégorie de retraités qui constitue une charge pour la caisse de la retraite, et la mise en place de nouveaux mécanismes pour le financement du système de la protection sociale».