A quelques jours du réveillon de fin d'année, la majorité des commerces d'Alger-Centre ont décoré leurs devantures spécialement pour la circonstance (guirlandes, sapins…) avec les classiques souhaits de joyeuses fêtes et de bonne année. Pour cette occasion, nombreux sont les Algériens qui sortent le grand jeu et qui n'hésitent pas à dépenser des sommes exorbitantes dans des voyages organisés à l'étranger ou dans le Sud algérien, estimant qu'à Alger, les offres manquent d'originalité. Au niveau de l'agence de voyages African Travels Tours, le gérant nous dira que la demande est importante en cette période de l'année, spécialement durant la dernière semaine de vacances qui correspond aux fêtes de fin d'année. «Nous enregistrons un pic cette semaine et nous avons beaucoup de clients», déclare un agent commercial au niveau de la même agence. Les destinations privilégiées en voyage organisé pour cette année sont spécialement la Turquie, le Maroc et Dubai. «Pour les deux premiers pays, ce ne sont pas des destinations éloignées et les Algériens qui ont de courtes vacances préfèrent ne pas s'éloigner», nous précisera le gérant de l'agence. «La demande est plus importante par rapport à l'année dernière étant donné que le jour de l'an coïncidait avec l'Aïd et que la plupart des gens ne pouvaient pas se permettre d'autres dépenses», indiquera le gérant d'African Travels Tours. La plupart des agences de voyages affichent complet cette semaine et les clients rencontrés sur les lieux n'ont pas pu avoir de places pour des séjours. Cela s'explique par le fait que les agences de voyages n'ont pas pris le risque de préparer beaucoup de places (hébergement, transport, billetterie, restauration, visites guidées…) étant donné la crise économique actuelle, l'inflation et la baisse du pouvoir d'achat. «Ce n'est pas tout le monde qui peut se permettre de telles dépenses, surtout en ces moments durs», nous dira le même agent. Le marché étant très concurrentiel vu le nombre important d'agences de voyages, les agences jouent sur la prestation et la qualité de service. Ainsi les tarifs varient pour le Maroc entre 80 000 à 100 000 Da, pour le sud entre 26 000 à 35 0000 Da. Algérie Ferries, quant à elle, a enregistré une augmentation dans la billetterie à destination de Marseille et Alicante. Un agent commercial au niveau de l'agence déclare que des remises ont été offertes cette année avec des tarifs de billets qui varient entre 12 000 et 20 000 DA. Pour Dubaï, Istanbul et Casablanca, les prix varient entre 100 000 et 140 000 DA. Il est aussi à noter que l'agence de voyages nationale Air Algérie a revu ses tarifs à la baisse avec un taux de 50% pour les destinations du Sud afin d'encourager le tourisme local. La bûche est toujours à la mode La bûche, gâteau incontournable du jour de l'an, a encore de beaux jours devant elle. En effet, la plupart des vitrines des pâtisseries d'Alger sont garnies de différentes catégories de buches avec de multiples choix. Au niveau de la pâtisserie Papi à Didouche-Mourad, le chef pâtissier nous précise que «la veille du jour de l'an, pas moins de 800 pièces sont vendues». Pour ce qui est des prix affichés, ils varient entre 1000 et 2000 DA et cela ne dissuade pas la population d'acheter. En demandant au pâtissier de nous expliquer les raisons d'un tel tarif, il répondra que cela «demande un travail manuel important et que la matière première utilisée dans la confection (beurre, amandes, chocolats) coûte cher». Il nous avouera par la suite que les commerçants profitent de l'occasion pour arrondir leur chiffre d'affaires durant cette période festive. Les autres variétés de gâteaux ne sont pas en reste durant les fêtes de fin d'année et les macarons et chocolats sont très appréciés par la clientèle même si le prix du kg dépasse parfois les 2000 Da. «100 kg de macarons et de chocolats se vendent le 31 décembre de chaque année», précise le vendeur de la pâtisserie Papi. Une autre pâtisserie au niveau de la place Audin propose des tarifs plus abordables pour les bûches. Les prix varient entre 600 et 700 DA la pièce et sont plus accessibles. «La bûche est d'actualité jusqu'au 10 janvier», nous dira le gérant de la pâtisserie. Il nous dira par ailleurs qu'il y a eu une régression au niveau de la demande par rapport aux années précédentes car la plupart des familles considèrent que cela n'est pas autorisé par la religion et préfèrent célébrer la fin de l'année en achetant un entremet ou une autre catégorie de gâteau. Par ailleurs, les Algériens fêtent différemment le passage à la nouvelle année et cela varie du simple dîner en famille à la soirée branchée entre amis et au voyage organisé. C'est le cas de Mme Fatiha. B, une enseignante en fin de carrière qui déclare fêter le réveillon en famille avec ses enfants et cela en préparant un dîner spécial accompagné de friandises. Notre enseignante passe la soirée devant la télévision à regarder une émission de variétés en attendant minuit pour souhaiter la bonne année. «La bûche est une tradition européenne et pour cela, je préfère préparer un gâteau tout autre pour marquer la fin de l'année», indique Mme Fatiha. Un jeune chef d'entreprise déclare quant à lui «passer le début de soirée en famille autour d'un plat spécial fête et sortir en boîte en fin de soirée». A ce sujet, il est à noter que plusieurs hôtels au niveau de la capitale organisent des fêtes spéciales fin d'année à des prix qui varient entre 5000 à 20 000 DA. Il est aussi à constater que pour cette année, la carte de fin d'année est redevenue à la mode. Dans un bureau de tabacs à Alger-Centre, le vendeur nous dira que les gens sont nombreux à acheter des cartes et trouve que c'est plus significatif de se souhaiter la bonne année avec une carte qu'en envoyant un sms ou un mail. La nouvelle année est aussi l'occasion de faire le bilan de l'année précédente en tirant des leçons des erreurs passées et en se remettant en question et en faisant une halte. C'est de cette manière que beaucoup de gens prennent des résolutions pour la nouvelle année en espérant qu'elle sera meilleure que la précédente.