Le Syndicat national des hospitalo-universitaires chercheurs a décidé de durcir, à la fin du mois en cours, son mouvement de protestation, selon le Dr Réda Djedjli, président du Syndicat national des professeurs, docents et maîtres-assistants (SNPDMSM). Ils réclament l'installation d'une commission d'enquête sur la pénurie récurrente de médicaments. «Après la non-satisfaction de nos revendications, nous avons décidé de durcir notre mouvement de grève à la fin du mois en cours», a déclaré jeudi M. Djedjli à l'issue des travaux de la session extraordinaire du conseil national du syndicat. La grève cyclique de trois jours observée par le syndicat les 8, 9 et 10 janvier a été, pour rappel, suspendue la justice l'ayant décrétée illégale après que la tutelle ait déposé une plainte. Le Dr Djedjli a précisé que son syndicat déposera un deuxième préavis de grève incessamment pour observer leur prochain débrayage qui «touchera aussi bien l'activité de soins que d'enseignement. Il a ajouté que le syndicat a décidé non seulement de geler le travail au niveau de la santé mais aussi de bloquer les examens des étudiants de médecine, de pharmacie et de chirurgie dentaire programmés prochainement». Le syndicat avait précisé que le mouvement de contestation est motivé par plusieurs points mentionnés dans leur plateforme de revendications, plus particulièrement celui relatif à la pénurie de médicaments. Les contestataires exigent en effet des explications à leur tutelle sur la pénurie de médicaments, mais aussi sur la hausse de la facture de leur importation. Ils ont demandé l'installation d'une commission d'enquête sur ce dysfonctionnement qui a engendré des conséquences néfastes sur la santé publique. Le président du syndicat souligne qu'«il est inconcevable de relever des pénuries de médicaments au moment où la facture d'importation atteint 2,5 milliards dollars en 2011». Dans un communiqué rendu public hier, les syndicalistes se disent «scandalisés» par l'attitude de leur tutelle de porter plainte contre des hospitalo-universitaires. Ils ont décidé ainsi de respecter la décision de justice, leur détermination à faire aboutir leurs revendications, le durcissement du mouvement de grève au niveau des deux secteurs, à savoir la santé et l'enseignement supérieure ainsi que le dépôt d'un deuxième préavis de grève. Sur un autre plan, le syndicat insiste pour répondre au ministre de la Santé qui avait adressé une note d'information aux différents gestionnaires des structures de santé où il avait stipulé le versement des salaires et rappels avec effet rétroactif. A cet effet, ils se disent «ébahis» par ces allégations alors «qu'il n'en est rien». Le syndicat des hospitalo-universitaires reproche également au ministre de la Santé, Djamel Ould Abbas, de ne pas avoir saisi la justice contre les «lobbies» qu'il avait accusé d'être responsables de ces pénuries. Outre cette requête, les grévistes demandent leur droit au logement de fonction, le statut particulier ainsi que la révision du régime indemnitaire des professeurs, docents et maîtres-assistants. Le syndicat réclame l'augmentation de la prime de rendement à 30% avec effet rétroactif à compter de janvier 2008. Le ministre de la Santé avait affirmé que son département avait honoré «tous ses engagements concernant les revendications des hospitalo-universitaires», les appelant à «la sagesse, à renoncer à la grève et à ne pas prendre le malade en otage».