C'est la première fois qu'une marche est empêchée à Tizi Ouzou depuis le début les événements du printemps noir de Kabylie en 2001. En effet, la marche à laquelle avait appelé hier le Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie a été empêchée par un impressionnant dispositif de sécurité qui avait déjà pris place dès les premières heures de la matinée au niveau de l'esplanade du stade du 1er-Novembre et un autre sur le pont de l'ex-carrefour du 20-Avril. A 10h, les quelques dizaines de personnes (200 environ) commençaient à se rassembler au point de départ de la marche devant le portail principal de l'université Hasnaoua. Vers 11h30, les responsables du MAK, à leur tête le président Bouaziz Aït Chebib, élu à ce poste par le dernier congrès du mouvement tenu au mois de décembre dernier à Sahel, dans la région de Bouzeguène, décident de transformer la marche en un rassemblement sur la voie publique. A peine ont-ils fait quelques pas qu'ils ont été pris en sandwich par deux rideaux d'éléments des services de sécurité. Les marcheurs sont arrêtés net à quelques mères seulement du point de départ. Assis à même la chaussée, ils ont scandé de nombreux slogans en faveur de l'autonomie et contre le pouvoir tout en déployant des banderoles aux couleurs du mouvement autonomiste. Aucun dépassement n'a été signalé. Les militants du MAK se sont ensuite dispersés tout en promettant de revenir le 20 avril prochain, et la voie a été libérée à la circulation. Contrairement aux années précédentes, l'appel du MAK de ce jeudi n'a pas mobilisé beaucoup de personnes.