Des centaines d'élèves des classes terminales venus de plusieurs lycées d'Alger Est (El Harrach, Bab-Ezzouar, Dar El-Beïda, Kouba) ont observé un méga sit-in hier devant la direction de l'Education nationale à Belfort (Alger) pour exiger l'allègement des programmes et la limitation des cours programmés aux épreuves du baccalauréat. Une délégation d'une dizaine de contestataires représentant les différents établissements scolaires a été reçue par M. Mohamed-Salah Ouar, secrétaire général à la direction de l'éducation. Après des discussions «non fructueuses» qui ont duré près de deux heures, les élèves sont ressortis plus déterminés que jamais à poursuivre la contestation. Les candidats au baccalauréat de plus de 8 lycées de la capitale des communes de Bab Ezzouar, d'El Harrach et de Kouba ont finalement décidé de maintenir le mot d'ordre de grève d'une semaine entamée depuis hier et organiser une marche aujourd'hui. Cette dernière s'ébranlera à partir de Belfort (El-Harrach) pour prendre fin devant l'annexe du ministère de l'Education nationale à Oued Kniss, où un rassemblement sera organisé. «Il (le SG) nous a promis de proposer notre plate-forme de revendications au ministre, mais il a d'ores et déjà répondu par la négative», dénonce Yacine, un représentant du lycée Hadjras. Il ajoute : «Il y a une surcharge des cours et les professeurs sont obligés d'adopter un rythme accéléré pour terminer le programme avant la fin de l'année. On n'arrive plus à suivre», regrette notre interlocuteur. Faïza, élève du lycée Abane-Ramdane de Belfort, affirme que «les horaires sont trop chargés et les élèves qui habitent loin arrivent souvent très tard à la maison (19h ou plus), sans parler des classes délabrées ou non chauffées de certains établissements de la capitale». Selon elle, les conditions de scolarité ne sont pas réunies et ils travaillent sous pression. «Nous exigeons la diminution des horaires des matières secondaires afin de nous permettre de faire plus d'exercices et de revenir sur certains cours importants nécessitant plus d'explications», dit Sofiane, un élève du lycée de Bab Ezzouar. «Avec toute cette surcharge, la date du bac est avancée de 9 jours, le 3 juin au lieu du 11». Concertation via facebook «L'arrêt des cours est fixé au 11 mai, mais le bac blanc est programmé durant la période consacrée à la révision», dénonce encore Sofiane. Les élèves se sont donné le mot via le réseau social facebook pour initier un mouvement de protestation, faire pression sur la tutelle et exiger une prise en charge de leurs revendications qu'ils estiment légitimes. Interrogé par Le Temps d'Algérie, le secrétaire général de la direction de l'éducation, M.Ouar, a souligné que la contestation des candidats au bac qui revient chaque année est justifiée par la peur. «Les élèves ont besoin d'un soutien moral pour être rassurés. C'est ce que j'ai essayé de faire avec les représentants des contestataires avec qui je me suis entretenu durant plus de deux heures. Les modalités des précédentes sessions seront appliquées cette année. Leurs revendications seront transmises au ministère, mais ils ont déjà eu la réponse», a-t-il déclaré, expliquant que le programme est le même que celui adopté durant les années précédentes et que le fait d'avancer l'examen de 9 jours ne changera pas grand-chose. «La préparation au bac se fait durant toute l'année. Nos établissements sont ouverts jusqu'à une heure tardive de la journée pour que les élèves s'organisent pour réviser». A rappeler que l'arrêt des cours est programmé pour le 11 mai et que le début des épreuves du baccalauréat est fixé au 3 juin. Les syndicats de l'éducation nationale s'accordent à dire que les élèves ont pris l'habitude d'entrer dans un mouvement de grève à chaque approche de l'épreuve du bac. Ils appellent ainsi à une réforme profonde pour trouver une solution définitive aux problèmes soulevés.