La protestation des lycéens contre la surcharge des programmes de terminale gagne de l'ampleur. Hier matin, une centaine de lycéens se sont rassemblés, et pour la seconde fois, après le rassemblement d'avant-hier, devant l'annexe du ministère de l'Education nationale, à Ruisseau. Ce sont des élèves venues des différents lycées de la capitale, notamment de Hussein Dey, Bab El Oued d'El Harrach ; Birkhadem, Kouba. Pour eux, la réponse du secrétaire général du ministère donnée récemment aux délégués n'est pas rassurante. Il y en a même qui ont exigé de rencontrer le directeur de l'éducation pour obtenir des éclaircissements mais surtout des garanties. "Nous craignons qu'ils (les responsables du ministère) ne respectent pas leurs promesses et que l'examen du bac soit plus difficile", souligne Kamel, délégué du lycée Garidi I. Les élèves veulent le concret, soit "une décision écrite du ministère", insiste-t-ils. "On ne veut pas être victimes des nouveaux programmes, on veut passer notre bac tranquillement", lance une autre lycéenne. Les lycéens comptent aussi, organiser samedi prochain une "grande journée" de débrayage. Rappelons que le ministère de l'Education nationale avait pris l'"engagement", jeudi dernier, que les sujets du baccalauréat 2008 porteront sur les cours réellement dispensés au niveau national, affirmant que la "préservation de l'intérêt suprême des élèves" était sa "préoccupation essentielle". Il a précisé qu'une commission nationale "a été installée et chargée de faire, trimestriellement, le point sur l'état d'avancement des programmes". Il faut rappeler, par ailleurs, que ces mouvements de protestation sont survenus pour dénoncer notamment les nouveaux programmes appliqués à partir de septembre. Programme que les élèves estiment trop chargé et réduisent leurs chances de succès à l'examen du baccalauréat. Des sit-in des lycéens ont été organisés presque partout dans le pays, Oran, Constantine, Annaba, Tizi-Ouzou., etc. Plusieurs élèves ont boudé les cours et sont sortis dans la rue pour revendiquer l'allègement des nouveaux programmes et l'adaptation des sujets d'examens avec les cours effectivement dispensés. En outre, de nombreux élèves disent vouloir une deuxième session du baccalauréat en septembre, alors que d'autres demandent de revenir aux anciens programmes. L'ampleur de la protestation des lycéens a suscité l'inquiétude des associations des parents d'élèves, qui croient y voir une "manipulation". De ce fait, le bureau fédéral des associations des parents d'élèves de la wilaya de Béjaïa a ainsi lancé un appel à la "vigilance" pour éviter les "dérapages". De son côté, la fédération des parents d'élèves d'Oran a appelé les élèves à reprendre les cours, dénonçant les "rumeurs malveillantes colportées par les ennemis de la réforme du secteur de l'éducation".