La situation engendrée par l'accumulation des médicaments périmés non encore traités nécessite une solution d'urgence. La sonnette d'alarme est désormais tirée vu que les quantités stockées actuellement ont atteint un seuil intolérable. Le constat a été établi par Mme Dalila Boudjemaâ, directrice de l'environnement au ministère de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire. S'exprimant lors d'une journée scientifique sur le secteur pharmaceutique, organisée par le Syndicat national des pharmacies d'officine (Snapo), la responsable a révélé l'existence de 42 000 tonnes de ces «déchets spéciaux» non encore traités. Sur les 42 000 tonnes de médicaments périmés, 15 000 proviennent des officines du secteur public et 27 000 d'officines privées. Ces déchets spéciaux sont constitués de médicaments périmés, de médicaments qui ne répondent pas aux normes de la pharmacovigilance, et de ceux qui n'ont pas reçu d'Autorisation de mise sur le marché (AMM). Selon elle, ces produits «doivent être éliminés par voie d'incinération ou par un traitement spécifique». Trois zones de traitement de déchets spéciaux existent sur le territoire national et quatre sites de stockage de ces déchets sont répartis dans les wilayas d'Alger, Oran, Skikda et Tébessa. Le traitement de ces déchets nécessite l'intervention de plusieurs secteurs ministériels, dont celui de l'environnement, de la santé et de l'industrie. Mme Boudjemaâ a souligné que les procédures de collecte et d'élimination de déchets sont définies par la loi. Elle a déploré la non-obligation des laboratoires fournisseurs étrangers de récupérer leurs produits périmés et les traiter dans leurs pays d'origine, comme c'était le cas auparavant. Elle a plaidé, à cet égard, pour l'élaboration d'une loi dans ce sens. Mme Boudjemaâ a rappelé aussi que l'Etat a mis en place une taxe à l'endroit des entreprises pollueuses intitulée «pollueurs payeurs». Sur les moyens existants pour se débarrasser de ces déchets, elle a noté que 16 incinérateurs sont «presque opérationnels», neuf sont en cours de réalisation, outre les 348 incinérateurs des hôpitaux.