Les 14 entreprises privées spécialisées dans l'enfûtage du gaz butane menacent d'entamer une grève à partir d'aujourd'hui. Les nouvelles mesures que Naftal veut leur imposer seraient à l'origine du mécontentement. La filiale de Sonatrach veut leur imposer de nouveaux contrats de sous-traitance qui «vont à l'encontre de leurs intérêts». Les privés contestent le nouveau contrat proposé et comptent, selon le président du FCE, geler leurs activités à partir du 15 février, selon le président du FCE. «Naftal refuse de donner du gaz aux entreprises qui ont leurs propres bouteilles et pour ceux qui n'ont pas de bouteilles, cette entreprise veut leur imposer des conditions inacceptables», a indiqué M. Hamiani, cité par des médias. La récente sortie médiatique du patron du Forum des chefs d'entreprise, Réda Hamiani, a jeté de l'huile sur le feu et a renforcé la détermination des opérateurs. Il a accusé Naftal d'exercer une position monopolistique sur l'enfûtage du gaz butane en estimant que «la vague de froid actuelle a montré l'incapacité de Naftal à subvenir aux besoins de la population en matière de gaz butane. En même temps, Naftal exerce un monopole sur l'enfûtage du gaz», estimant toutefois que cela est paradoxal. Cette décision intervient dans une conjoncture délicate, marquée par la pénurie de gaz butane dans plusieurs wilayas du pays et particulièrement dans les zones enclavées, non alimentées en gaz de ville. Une rareté qui fait face à un froid glacial et insupportable. La grève des entreprises privées risque, cependant, d'envenimer la situation et de pénaliser les populations. Depuis plus de 10 jours, les citoyens de certaines localités ne sont pas approvisionnés en ce produit vital, à cause des axes routiers bloqués par la neige. Et même si Naftal déclare avoir doublé sa production (600 000 bouteilles par jour), la situation ne s'est pas améliorée. Le président du FCE réclame, en conséquence, l'ouverture du marché de l'enfûtage de gaz au privé et la mise en place d'une autorité de régulation, chargée de veiller aux intérêts de chaque partie. Critiquant le monopole de Naftal, il a fait savoir que «les privés veulent dépendre directement de Sonatrach parce que les conditions de Naftal procèdent d'une vision stalinienne du marché». Le président du FCE estime que la filiale de Sonatrach n'a pas les capacités pour répondre favorablement à la demande nationale en gaz butane et en carburants et cela a été constaté durant les intempéries qui sévissent sur le pays.