Devant le refus de reprendre les cours au niveau de l'ENS de Constantine, l'administration vient de prendre des mesures disciplinaires à l'encontre de 3200 étudiants en convoquant leurs parents. «Il faut que les parents sachent que leurs enfants jouent avec leur avenir», déclare-t-on au niveau de l'administration, laquelle avertit d'une année blanche après avoir reporté les contrôles. Ainsi, la situation se complique, surtout que la grève entame sa quatrième semaine. Ce mouvement de protestation se distingue par ses revendications, essentiellement d'ordre pédagogique. Les étudiants envisagent de bloquer l'accès à l'Ecole aujourd'hui et empêcher d'autres étudiants et même un certain nombre d'enseignants et d'administrateurs de rejoindre leur poste de travail. A l'origine du conflit, la revendication non satisfaite des étudiants concernant une équivalence entre, d'une part, leurs diplômes, à savoir maître d'école primaire, professeur d'enseignement moyen et professeur d'enseignement secondaire, et, d'autre part, les diplômes universitaires de licence et de mastère. Ce que rejette l'administration, qui explique que l'ENS n'est en aucun cas censée délivrer des mastères ou des licences, la principale tâche de l'école étant de former des enseignants au profit du ministère de l'Education nationale. Le mouvement se radicalise car les étudiants campent sur leurs positions. Ils exigent que leurs différents diplômes soient reconnus comme équivalents à la licence et au mastère académiques. Cette situation confuse handicape beaucoup d'autres étudiants qui ne se reconnaissent pas dans un mouvement qui prend des proportions alarmantes. Pour rappel, l'ENS de Constantine avait connu une grève semblable l'année dernière avec les mêmes revendications. La tutelle avait fini par mettre en place des passerelles qui permettent aux normaliens de basculer vers des formations universitaires, et ce au niveau des universités et autres centres universitaires.