Après la décision de surseoir à ses activités pour une période de trois jours, la Commission nationale de surveillance des élections législatives (CNSEL) reprend du service suite à une décision adoptée jeudi à Alger, à l'issue d'une réunion. Cette concertation fait suite à des pourparlers qui ont eu lieu auparavant entre des délégués de la CNSEL et des responsables du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, dont Mohamed Talbi, directeur des affaires juridiques et des libertés publiques relevant du même département, qui se sont engagés à doter la commission de surveillance du scrutin de tous les moyens nécessaires en vertu de la loi en vigueur. Un engagement semble-t-il assez suffisant pour convaincre les membres de la CNSEL de reprendre leurs activités et de se consacrer derechef à la mission pour laquelle ils ont été investis. Une reprise d'activités qui nous a été confirmée par le président de la commission, Mohamed Seddiki, précisant que cette option a reçu l'avis de la majorité des membres siégeant au sein de cette structure. Du coup, l'argument controversé du manque de moyens logistiques, au centre d'une polémique entre la CNSEL et le ministère de l'Intérieur est battu en brèche. Argument qualifié de «fragile» par le ministre Daho Ould Kablia, qui a soutenu récemment que près d'une trentaine de véhicules ont été mis à la disposition des membres de la commission, sans oublier les frais de déplacement à l'intérieur du pays et ceux de restauration et d'hébergement qui sont également pris en charge, selon le même représentant du gouvernement. Ould Kablia a précisé par ailleurs que la loi interdit de verser la moindre indemnité aux membres de la Cnsel, ce à quoi Mohamed Seddiki a tenu à réagir, hier, en affirmant que la commission qu'il dirige n'a à aucun moment formulé une revendication en ce sens. Notre interlocuteur informe en outre que la Cnsel procédera dès demain à l'installation des sous-commissions de surveillance des législatives au niveau des wilayas et des APC. En abordant cette étape de structuration, le président de la Cnsel a émis le vœu de voir les autorités, notamment celles au niveau local, ne lésiner sur aucun effort pour doter les sous-commissions de surveillance des moyens nécessaires leur permettant d'accomplir au mieux leur mission. S'agissant de l'affaire de «gonflage des listes électorales» par des milliers de membres de l'institution militaire, comme cela a été souligné dans un rapport du président de l'APW de Tindouf, Mohamed Seddiki nous a affirmé qu'une délégation de la CNSEL est depuis hier en déplacement dans plusieurs wilayas du pays, notamment à Tindouf, pour contrôler les listes électorales. «Nous n'avons pas pour vocation d'enquêter sur les listes électorales, la loi ne nous le permet pas. Nous sommes juste en mesure de les contrôler», nous a précisé le président de la Cnsel.