A la tête du Rassemblement pour la culture et la démocratie depuis 23 ans, Saïd Sadi a annoncé, hier, son retrait de la présidence du parti et sa volonté de remettre le flambeau aux jeunes militants actifs et aux idées sûres et fraîches. «Je vous annonce ma décision de ne pas me représenter au poste de président du RCD. J'ai longuement réfléchi, je m'en suis ouvert aux membres de la direction. Il est temps que les compétences formées dans et par le parti s'expriment et l'accomplissement. Il va de soi que je resterai militant car j'estime que l'on n'a pas le droit de revendiquer la liberté et la justice et s'exonérer d'un engagement personnel dans les luttes qui se mènent pour la démocratie», a-t-il dit. Le président du parti a jugé nécessaire de partir tout en restant militant bien sûr et veut céder sa place pour de nouvelles idées afin de libérer les énergies au sein de sa formation. Son successeur à la tête du RCD sera connu, aujourd'hui, à l'issue d'un vote qui se déroulera en marge du congrès national du parti. La décision de Sadi a suscité beaucoup d'émotion au sein des congressistes, à la fois déçus mais respectueux de la décision et plus que jamais unis pour servir une cause noble et juste. Il veut par là donner l'exemple d'un parti démocrate et républicain. Le RCD compte à travers cette décision être un modèle de parti démocrate qui prône l'alternance et se veut un gage d'exemple pour les autres formations politiques. Dans son allocution, le président du parti a annoncé que sa formation est la seule à avoir mis ses décisions à la portée de tous les citoyens. Qui succédera à Sadi ? Les spéculations pour le poste de président allaient bon train lors du congrès même si plusieurs ont estimé qu'il reviendrait à Nordine Aït Hamouda, vice-président du parti et député. Des partisans de l'est du pays ont exigé à ce que ça soit le vice-président du parti qui succède à Sadi. D'autres militants pencheraient davantage pour Mohcene Belaâbas, porte-parole du parti. Le vice-président du RCD étant plus ancien au sein de la formation et ayant roulé davantage sa bosse serait plus à même selon des congressistes de reprendre le flambeau. Pour ce qui est des projets du parti, les membres du RCD misent davantage sur le remodelage de la société civile algérienne et sur l'intégrité des élus municipaux. Dans son discours, Sadi a insisté davantage sur la nécessité de veiller à ce que les élus municipaux fassent preuve de plus d'impartialité et d'honnêteté dans l'application des lois pour justement mettre un terme à la contestation sociale. Cette dernière est souvent à l'origine d'une fraude au niveau des listes d'attribution de logements et d'un trafic qui s'opère au sein même des assemblées populaires. Il s'est interrogé d'ailleurs sur la raison pour laquelle ce sont toujours les mêmes villes qui connaissent ce genre d'écart et a donné l'exemple de certaines APC où les élus sont des P/APC RCD et où il n'y a jamais eu la moindre contestation.