Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
La défense exige la présentatio des 1957 chèques, corps du délit Procès en cassation de l'affaire de dilapidation des 3200 milliards par Achour Abderrahmane
L'audience qui s'est tenue au tribunal criminel de Sidi M'hamed et relative à l'affaire de dilapidation des 3200 milliards de centimes par Achour Abderrahmane a été marquée par une véritable bataille juridique engagée par les avocats qui exigeaient de «prendre conscience des chèques constituant les pièces à conviction essentielles pour lesquelles les accusés ont été condamnés». Un débat houleux s'en est suivi. Devant la réticence du président d'audience, les avocats ont décidé de se retirer. «Les 186 chèques présentés n'ont rien à voir dans l'affaire du détournement», a indiqué Me Ait Larbi Mokrane qui a précisé que «les chèques que nous voulons consulter sont au nombre de 1957 et utilisés par la Société nationale + et si vous renvoyez ce procès pour nous permettre de les consulter, nous plaiderons, sinon, nous nous abstiendrons», a ajouté ce dernier au président de l'audience qui avait pris l'initiative de renvoyer les jurés à la cour d'Alger. Autrement dit, le box des jurés qui était vide laissait entrevoir le renvoi de cette affaire. Me Chaoui Abderrezak, constitué par la partie civile, a indiqué que «les chèques en question sont saisis, enfermés et scellés dans des coffres-forts de la banque et sont disponibles si la justice les réclame». En réponse, les avocats ont estimé que «les chèques en question qui constituent le corps du délit devraient être aux mains de la justice et non aux mains de la banque», affirmant que «la loi nous permet d'exiger de les consulter». Devant l'insistance des avocats, le président de l'audience, M. Reggad Mohamed, a acquiescé et consenti à les présenter. Ce qui, par déduction, nous pousse à croire que le président de l'audience fera usage de son pouvoir discrétionnel. Me Bouchachi n'a pas manqué de relever «qu'en l'absence des chèques et des rapports d'expertise, il ne peut y avoir de procès», précisant que «la démarche des avocats vise à faire la lumière sur certains aspects de cette affaire et faire éclater la vérité». Me Bourayou Khaled s'est appuyé sur d'autres arguments en déclarant : «Où sont ces chèques, où et quand ont-ils été utilisés et comment ont-ils été comptabilisés ?» finissant par dire : «Sans ces pièces et sans les preuves, il ne peut y avoir de condamnation». Il est à rappeler que le premier procès de cette affaire s'est tenu en juin 2009 au terme duquel le président de l'audience criminelle a condamné les 25 personnes à des peines de prison variant entre 18 années de prison ferme et 1 année avec sursis. Pour l'heure, et faisant suite aux demandes des avocats, le président de l'audience a suspendu l'audience pour se prononcer au terme d'une délibération. Il devra se prononcer sur la suite à donner au procès mais également prononcer la mainlevée concernant les deux personnes ayant fait l'objet de prise de corps depuis jeudi dernier.