Existe-t-il une différence entre les personnes tuées ou blessées en Syrie et celles de la bande de Ghaza ? La question mérite d'être réellement posée étant donné le traitement sélectif réservé par des médias occidentaux et arabes aux attaques perpétrées par l'armée sioniste contre des civils palestiniens, tuant au moins 24 personnes et blessant plus de 70. Les réactions immédiates auxquelles nous ont habitués les capitales occidentales lorsqu'il s'agissait de condamner les victimes des révoltes arabes n'ont pas été aussi promptes et radicales avec l'ampleur des massacres commis par l'armée israélienne face à un peuple spolié de sa propre terre. En effet, le traitement médiatique réservé par des médias occidentaux et arabes aux attaques perpétrées contre des populations de la bande de Ghaza est scandaleux et démontre que l'entité sioniste est exempte de toute critique venant de journalistes et d'autorités diplomatiques. Et pourtant, les attaques aériennes menées par les Israéliens ont tué des personnes innocentes, dont des personnes âgées, des enfants et des jeunes à la fleur de l'âge. Parmi les seules grandes nations à dénoncer avec véhémence et fermeté ces attaques dignes d'une véritable guerre se trouve la Russie. Moscou a demandé de mettre un terme aux combats, jugeant que «l'usage de la violence contre des populations civiles était totalement inacceptable». Tandis que les Etats-Unis d'Amérique appellent «les deux parties à tout faire pour ramener le calme», mettant ainsi dans le même contexte l'agresseur et l'agressé. La diplomatie française n'a pas dérogé à sa règle de conduite, celle de ménager son allié dans le Proche-Orient. A défaut de dénoncer les raids menés par Tel Aviv, Paris appelle «à un retour au calme et à la retenue». C'est comme s'il s'agissait d'une confrontation entre deux armées. Les Nations unies, la Ligue arabe, le Qatar, la Turquie ainsi que l'Union européenne ont complètement ignoré ces attaques meurtrières préférant accentuer et attiser la situation en Syrie en faisant des déclarations «irresponsables» et «hystériques» pour jeter de l'huile sur le feu en Syrie. Des médias arabes et occidentaux ayant assombri et critiqué avec un acharnement sans précédent dans les annales de la presse, pendant plus d'une année, le gouvernement syrien n'ont pas affiché la même tendance avec l'Etat sioniste, alors que celui-ci a été le premier à provoquer les hostilités armées. C'est vraiment un traitement de faveur qu'offre les journaux et des chaînes d'information dominantes, y compris El Jazeera et El Arabia, à l'entité sioniste. Comment ne pas le considérer en tant que tel lorsque les chaînes qatarie et saoudienne diffusaient en continu les déclarations et les réunions du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et de son ministre de la Défense, Ehud Barak, en utilisant même le vocabulaire et les expressions israéliennes. Il est clair que la défense des questions palestiniennes et de la crise syrienne ne revêt pas le même intérêt pour des capitales occidentales, arabes et des médias de ces deux blocs. En Syrie, l'objectif reste celui d'en découdre avec un régime accusé de tous les maux, tandis qu'en Palestine, les massacres et les tueries commises quotidiennement par les Israéliens n'irritent pas les tenants des grands médias internationaux. Il en est de même pour le mufti du meurtre, El Karadaoui, qui n'a pas eu une pensée ni un mot, même empreint de son hypocrisie habituelle, pour les enfants palestiniens et leurs mères éplorées.