Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne ont appelé vendredi au retour d'un gouvernement civil et de l'ordre constitutionnel au Mali après le coup d'Etat annoncé par des militaires. Les ministres, réunis à Bruxelles, "condamnent fermement les tentatives de prise de pouvoir par la force au Mali" et "appellent à la fin immédiate des violences et à la libération des responsables de l'Etat (...) au retour d'un gouvernement civil et à la tenue d'élections démocratiques comme prévu", selon un communiqué de l'UE. Dans cet objectif, l'UE va "travailler étroitement avec l'Union africaine et la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao)", précise-t-il. Au moins trois personnes, selon Amnesty International, ont été tuées lors du coup d'Etat contre le président Amadou Toumani Touré, annoncé par des militaires qui ont fermé les frontières et décrété un couvre-feu nocturne, suscitant une vague de condamnations à l'étranger. Les Européens réitèrent en outre leur appel à "un cessez-le-feu immédiat dans le nord du Mali", une région où règne une insécurité croissante liée à la rébellion touareg. Au delà, l'UE exprime "sa forte inquiétude quant à la détérioration de la situation sécuritaire au Sahel" et affirme "sa détermination à aider les pays" de la zone "dans leurs efforts pour lutter contre la pauvreté, le terrorisme, l'extrémisme violent et le crime organisé" et faire face aux conséquences du récent conflit libyen. Dans ce but, les ministres ont donné leur feu vert à un projet de mission de l'UE de formation des forces de l'ordre (policiers et gendarmes) au Niger. Cette opération, lancée dans le cadre du Concept de gestion de crises de l'UE, pourrait être étendue aux autres pays de la région. Le Niger, la Mauritanie, l'Algérie et le Mali sont confrontés aux activités d'Aqmi (attaques, enlèvements, trafics divers), de la rébellion touareg et d'autres groupes criminels, ainsi qu'à l'afflux d'armes issues du conflit libyen. Au total 12 Européens, dont six Français, sont retenus au Sahel par Aqmi et un groupe dissident.