La chambre d'accusation près la cour d'Oran tranchera le 8 avril le dossier de l'assassinat d'Ahmed Kerroumi, mis en délibéré depuis le 18 mars dernier. En effet, la chambre, qui s'était saisie du dossier il y a quelques mois, après les investigations policières, les enquêtes sociales, l'identification psychologique de la victime et du présumé auteur de l'assassinat, et les procédures de reconstitution des faits sur les lieux de la découverte du cadavre, le 23 avril 2011, devait rendre son verdict, il y a une semaine et définir vers quelle juridiction renvoyer le dossier. La complexité du dossier, le nombre de témoins auditionnés, près de 80 qui ont défilé devant le juge instructeur, et des contraintes procédurales, sont à l'origine de ce renvoi du prononcé du verdict au 8 avril. B. M., âgé de 28 ans, est accusé du meurtre d'Ahmed Kerroumi. Après cinq jours de disparition, le corps de la victime a été découvert au niveau du siège du parti MDS, dans le quartier populeux de Haï Sidi El-Bachir (ex-plateau Saint-Michel). Les investigations menées dans l'entourage de la victime et dans le cercle de ses connaissances ont permis, quelques jours plus tard, le 17 mai 2011, d'interpeller le présumé auteur des faits qui avait avoué connaître Kerroumi, tout en niant être à l'origine de son assassinat. Il y a lieu de rappeler que la victime enseignait à l'université d'Oran. Ancien responsable local du MDS, il était un militant actif au niveau de la Coordination nationale pour la démocratie et le changement (CNCD). Ainsi, le dossier de cette affaire, qui avait tenu en haleine l'opinion publique au moment des faits, s'engage dans la dernière ligne droite avant le renvoi devant un tribunal (criminel) ou vers des investigations plus poussées qui pourraient remettre en cause les conclusions de la première enquête menée par les services de sécurité.