Le secteur de l'éducation serait perturbé, à partir d'aujourd'hui, par une série de débrayages et de sit-in prévus par les corporations du secteur.Cette protestation intervient pour réclamer la révision des points de leurs dossiers revendicatifs en «suspens». La Commission nationale des corps communs, affiliée l'Union nationale des travailleurs de l'éducation et de la formation (Unpef), entame aujourd'hui son premier jour de grève de trois jours, apprend-on d'une source proche de la corporation. Ce mouvement sera suivi d'un rassemblement national devant les directions de l'éducation de wilaya, a-t-on ajouté. Pour sa part, la coordination des corps commun (deuxième aile du corps), affiliée au Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE), annonce une grève de trois jours à partir de demain, nous a indiqué Hakim Aït Hammouda, chargé de la communication au SNTE. Les corps communs, qui avaient investi le terrain ces derniers mois, espèrent que la tutelle répondra une bonne fois pour toutes à leurs doléances. Il est à rappeler que les revendications soulevées, depuis 2008, par les corps communs s'articulent autour de leur intégration dans le secteur conformément au décret exécutif 08-315, le droit à la formation continue, la révision des horaires, le droit à la retraite après 25 ans de service, la délimitation des missions des ouvriers professionnels, la révision de la classification des corps communs et de leurs salaires. Répondant à l'appel du SNTE, la coordination nationale des directeurs des CEM rejoindra, les corps communs, selon toujours M. Aït Hammouda. Selon lui, «les directeurs des CEM observeront un arrêt de travail illimité et ce à partir du 12 avril prochain si la plate- forme de leurs revendications est toujours ignorée». Parallèlement, les enseignants du moyen et du primaire débrayeront pour mettre sur le tapis une série de revendications socio-professionnelles. Parmi leurs revendications figurent l'amélioration de leurs conditions matérielles, la révision de leur statut particulier (promotion, reclassement et mode de recrutement). Un programme de lutte serait mené également par le Conseil national autonome des enseignants de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), qui entrera en grève illimitée mardi 10 avril, a fait savoir, Nouar Larbi, porte-parole de la corporation. M. Labri s'est dit «satisfait» sur certains points relatifs aux amendements du statut particulier mais reproche à la tutelle la non-prise en considération ceux liés à la création de nouveaux postes qui correspondent aux nouvelles missions des enseignants comme celui du professeur de l'enseignement secondaire formateur. Le terrain de la protestation sera «renforcé» par le débrayage des adjoints d'éducation et des enseignants du Sud. Les premiers annoncent des sit-in les 10 et 12 avril alors que les deuxièmes entreront en grève illimitée le 17 du même mois. Les résultats de la commission ad hoc connus demain Par ailleurs, les différents syndicats s'impatientent à connaître les résultats des négociations de la commission ad hoc concernant la mouture finale du statut particulier. Ils vont se réunir demain, 9 avril, avec la tutelle, a indiqué Meziane Meriane, coordinateur national au Syndicat national des enseignants du secondaire et technique (Snapest). S'exprimant sur ce points, Meriane espère que «les résultats répondront aux attentes des partenaires sociaux». Pour sa part, le ministre de l'Education nationale M. Benbouzid a félicité, dans une déclaration rapportée par la presse, les partenaires sociaux à l'occasion de la satisfaction de toutes leurs propositions relatives à l'amendement de leur statut. Interrogé sur cette déclaration M. Mériane s'est contenté de nous dire : «On ne peut pas se prononcer sur ces propos.» Cette position est aussi partagée par M. Aït Hammouda, qui s'est limité à dire : «En dépit de quelques garanties, il reste toujours des points obscurs.» Il estime que c'est au Premier ministre de donner la réponse finale.